mercredi 17 octobre 2007

Chroniques polonaises [6] Rencontre avec Elzbieta Kruk, ex ministre PIS de l’information et présidente du CSA polonais

C’est dans le magnifique parc du centre de Varsovie, dont les allées étaient en ce jour baignées de lumière et de mille couleurs que Bernard Antony a rencontré l’ex ministre de l’information, Elzbieta Kruk. De petite taille, élegante, le regard vif et malicieux, Mme Kruk nous a brossé un rapide tableau de la situation polonaise. Membre du parti PIS, celui des frères Kaczynski, Mme Kruk parle un langage franc et direct, mais toujours nuancé. Elle est la cible de nombreuses attaques médiatiques, qui, en cette veille d’élection, se durcissent. Il est vrai que les médias officiels ne lui pardonnent pas d’avoir signé la prolongation du droit d’emettre à Radio Maryja, qui est désormais le contre pouvoir médiatique de la Pologne. “ Je ne vois pas pourquoi j’aurais refusé cette demande, nous a-t-elle confié, leur dossier etait bien préparé, il n’y avait rien contre les lois de notre pays, leur dossier financier était solide et le projet présenté était intéressant. De plus, les valeurs défendues par Radio Maryja, sont les mêmes sur lesquelles se base notre parti droit et Justice (PIS). Mais la défense de Radio Maryja coûte cher à la Pologne, car nous recevons beaucoup de coups pour permettre la pluralité médiatique dans notre pays”.
L’autre difficulté du gouvernement Kaczynski vient du fait que dans les négociations avec l’Union européenne pour faire respecter les intérêts et les choix moraux du peuple polonais, l’opposition de gauche qui regroupe dans la plateforme tous les anciens apparatchiks du système communiste, lance des attaques systématiques, affaiblissant ainsi la position polonaise, au lieu de pratiquer une solidarité nationale, chose que le parti PIS avait pourtant faite quand il était dans l’opposition.
Il est donc possible d’avoir une vraie droite au pouvoir. Il est vrai que cela est facilité quand le peuple dans son ensemble est impregné d’une foi catholique vivante et agissante.

mardi 16 octobre 2007

Chroniques polonaises [5]: Soirée avec la jeunesse polonaise

S’il existe encore une jeunesse européenne combative, nous l’avons certainement rencontrée en Pologne ! Emmené par le beau Krzysztof Bosak, qui, a 25 ans, est le plus jeune deputé au parlement national, une cinquantaine de jeunes gens s’etaient donné rendez-vous pour ecouter hier Bernard Antony dans les bureaux du mouvement de la jeunesse, situe au coeur de Varsovie. Cette organisation rassemble dans tout le pays des milliers de jeunes gens de 15 à 28 ans qui luttent pour une Pologne catholique et patriotique. Récemment, ils ont fait parler d’eux en formant une chaine humaine pour barrer la route à la manifestation des fiertés homosexuelles… Ici, on ne se contente pas de s’offusquer ou de regretter la décadence : on la combat dans la rue et dans les instances institutionnelles…
Assis au milieu de la jeunesse, il y avait aussi Jan Paris, l’ancien ministre des affaires etrangères du premier gouvernement libre de la Pologne post communiste venu ecouter l’exposé de Bernard sur la situation politique de la France et les convergences avec la situation polonaise.
Il est toujours emouvant de voir combien notre pays suscite un veritable interêt chez les autres peuples. Car l’exposé de Bernard fut suivi d’une série de questions toutes plus pertinentes les unes que les autres sur l’Islam, la déchristianisation, la situation du FN et des mouvements nationaux et chretiens. Peut-être, aussi, ont-ils conscience que la France constitue pour eux un laboratoire, comme le fut jadis pour nous le Liban avant la propre libanisation de notre pays ?
Deux heures après, nous étions tous à boire un coup, partageant nos revues et nos livres de combat, devant les photos des résistants polonais. Ces derniers ont, c’est sûr, une descendance !

lundi 15 octobre 2007

Chroniques polonaises (4): Visite de Radio Maryja

Attaquée dans tous les pays, Radio Maryja est en Pologne le centre mediatique de la resistance catholique. Nous y avons été accueillis trés chaleureusement par son fondateur, le père Rydzyk, et son aide de camp, le jeune père Rajeck, ce dimanche 14 octobre, dans la magnifique ville de Turon située au nord de la Pologne.
Et quel centre ! La radio comporte des studios ultra modernes, trés bien rangés, qui permettent aux pères redemptoristes qui la dirigent de présenter et d’analyser l’actualite nationale et internationale ainsi que de diffuser des emissions religieuses et culturelles 24 heures sur 24 heures. Elle vit du soutien des 6 millions d’auditeurs qui assurent ainsi la liberté de leur radio et la qualité des emissions. Détail amusant, une pièce renferme les milliers d’articles écrits de par le monde pour denoncer, insulter, calomnier l’oeuvre du pere Rydzyk avec les mêmes mots utilisés par les ennemis de la droite nationale en France. Il est vrai que dans les batiments de la radio, il y a trois chapelles avec, en permanence, la presence du saint sacrement, ce qui donne aux equipes un enthousiasme qui a de quoi enerver…
Surtout que Radio Maria a aussi są television. Le père Rajek a immédiatement profite de l’occasion de notre visite pour enregistrer une emission avec nous au cours de laquelle Bernard Antony a mis en garde la Pologne contre le soi-disant anti-racisme qui sous couvert d’humanisme interdit toute preférence, qu’elle soit patriotique, familiale ou meme en faveur de la famille. S’en est suivi une emission de radio en direct. A 1 heure du matin, nous etions encore aux micros de la radio pour repondre aux questions des auditeurs, dont quelques Polonais parisiens, curieux de connaitre la situation du christianisme en France.
Constatant les méfaits des journalistes des gros medias, qui ici aussi sont aux mains des grands argentiers apatrides et sans Dieu, les pères ont decidé de créer une ecole de journalisme. Nous y sommes egalement allés et nous avons ete éblouis par la magnificience des lieux. On se serait cru dans une des plus belles universités americaines, avec en sus des statues de la Vierge, des croix et des images de saints dans toutes les pièces, avec une place speciale pour saint Maximilien Kolbe, qui fut un genie de la communication. Aujourdhui, nous venons de rejoindre Varsovie pour une longue serie d’entretiens avec les differentes composantes de la droite nationale et chretienne.

Chroniques polonaises (3): De la vodka et autres considérations philosophiques

Ne jouons pas les purs esprits, ici la vodka n’est pas sans cause. Dans d’accueillantes et chaleureuse caves, les verres de vodka glaçée, totalement translucide ou ambrée par l’herbe de bison, me rappellent la contemplation de la banquise des temps jadis, avant la fonte tragique que l’on nous conte chaque jour. J’ai quelque fois pensé en ces lieux, alors qu’Oliver et Patrick divaguaient, aux sublimes poésies des chants de Maldoror du Vicomte de Lautréamont, mon concitoyen de mon village bigourdan de Bazet. En fin de soirée, nous avons dit à nos interlocuteurs polonais la grandeur de Jacques Perret et pourquoi Alexandre Vialatte avait bien raison de dire que l’éléphant est irréfutable et que c’est ainsi qu’Allah est grand !

Chroniques polonaises (2): LA QUESTION EUROPEENNE EN POLOGNE

Avec les journalistes qui m’ont accordé déjà de nombreux entretiens de presse et de radio, la question revenait inlassablement de savoir vraiment la nature de cette Union Européenne qui lance à la Pologne comme une sorte de grossier « tu viens, chérie ? ».
Beaucoup de Polonais perçoivent en effet que sous les incitations et les promesses d’intérêt économique se dissimule la schlague d’un néo totalitarisme encore plus éradicateur de l’âme polonaise que le communisme. Je me suis efforcé de les éclairer sur ce point, de leur dire ce qu’est la réalité du soi-disant anti-racisme. Je leur ai expliqué ce qu’était la rhétorique démocratique d’une boursouflure du mot correspondant à l’atrophie de la réalité, système de manipulation de la majorité par des minorités idéologico affairistes dissimulées derrière les rideaux de fumée des discours grandiloquents droit-de-l’hommesques.
La question est souvent venue de savoir si l’Union Européenne leur laisserait vraiment le choix d’accepter ce qui pourrait être leur intérêt économique mais de refuser ce qui relève de la culture de mort : avortement, prosélytisme homosexuel, destruction de la famille, euthanasie. Beaucoup dans la droite nationale polonaise, en effet, ont le juste pressentiment qu’on veut les agglomérer à notre système de négation des racines et des valeurs chrétiennes de notre civilisation. Nous leur avons fait remarqué qu’il leur serait probablement plus difficile de sortir de cette Union Européenne que, pour les Slovènes et les Croates, de sortir de la fédération yougoslave.

samedi 13 octobre 2007

Chroniques polonaises (1): ARRIVEE DE LA DELEGATION CHRETIENTE-SOLIDARITE EN POLOGNE

L’Union Européenne n’a pas encore tué la Pologne catholique. Lorsque l’on vient de quitter Paris, c’est un choc que de se retrouver à Cracovie, dans une catholicité extrêmement vivante. Cracovie est une ville superbe que nous aurons le loisir d’évoquer par ailleurs, avec son impressionnant château citadelle, ses murailles, ses innombrables églises et couvents, romans, gothiques et baroques, ses places qui sont en permanence celles de nos marchés de Noël avec les parfums de vins chauds et les fumées des châtaignes et des fromages grillés.
On peut s’y promener le soir très tard, dans l’impression d’une grande douceur de vie, hors de tout sentiment d’insécurité. On ne rencontre ici, il est vrai, que des Polonais. Des hordes mongoles et tartares n’ont pas à nouveau déferlé ces dernières années.
Catholicité vivante disions nous, avec à toute heure dans les églises des groupes fervents pour la prière. On trouve aussi, ça et là, les stigmates de ce que fut l’occupation communiste avec, par exemple, une grande croix à la mémoire des martyrs de Katyn, et sur l’immense place centrale, la plaque commémorant un jeune garçon qui s’immola par le feu pour crier son désespoir et s’offrir en victime pour la libération de son pays. Les Polonais, on l’oublie trop, ont été exterminés massivement aussi par le nazisme et le communisme.
Le pays est en pleine agitation électorale avec de gigantesques affiches telles que nous ne les connaissons plus chez nous.
L’enjeu est considérable : ici les mouvements de refus de la culture de mort sont jeunes, dynamiques, actifs mais cela suffira-t-il à compenser le poids toujours réel de la nomenklatura communiste reconvertie dans les nuances du libéral socialisme eurocratique ou d’un centre sensible aux sirènes bruxelloises ?
Tout au long de la journée de ce samedi, nous avons eu des échanges prolongés avec des journalistes très au fait de la situation française, très ouverts, très accueillants, grâce à Catherine Kruk, notre très efficace coordonnatrice et traductrice de Chrétienté-Solidarité France- Pologne. Journée très riche en échanges lors d’un colloque admirablement organisé dans les salons prestigieux de l’Académie de la musique où nous avons rencontré des animateurs de la résistance spirituelle, culturelle et politique, s’exprimant souvent dans le meilleur français. Incroyable dîner le soir dans la splendeur du couvent des Franciscains, en face de l’évêché qui fut jadis celui de Jean-Paul II, où nous parvenaient la musique d’un orchestre qui répétait dans la chapelle baroque attenante.

dimanche 7 octobre 2007

Adieu Serge

Paris, le 7 octobre 2007
Saint Serge




Bernard Antony, Président de l’AGRIF, communique :

Le rappel à Dieu de Serge de Beketch m’affecte profondément. Près d’un quart de siècle d’une grande amitié bâtie sur une même foi, le même amour de la France et de la Chrétienté nous unissait en effet. Quelques franches divergences toujours surmontées n’avaient fait que la renforcer.
Mais au-delà de l’ami que je perds, du deuil que je partage avec son épouse Danielle, ses enfants Cyrille et Aymeric et leurs familles et auquel s’associent tous les amis de l’AGRIF, du Centre Charlier, de Chrétienté-Solidarité, c’est toute la résistance nationale, la résistance du pays libre qui ressent aujourd’hui l’affliction du départ d’un de ses acteurs irremplaçables.
Serge de Beketch n’était pas passé par une moderne école de la presse alignée, il avait tout appris sur le tas. Mettant au-dessus de tout sa liberté de jugement et d’expression, il était avant tout un journaliste libre, refusant toute soumission au prêt-à-penser, au politiquement correct, à la démocratie religieuse, au lobbies qui existent ou n’existent pas. Il était de la race des grands polémistes, sachant dans son Libre Journal de Radio Courtoisie alterner les coups de gueule sur l’actualité avec l’exquise gentillesse pour tous ses invités dans les registres les plus variés, même s’il n’en partageait pas toutes les convictions.
Conteur prodigieux et homme de radio passionnant, il était en même temps un artiste de l’éditorial qu’il savait souvent ciseler avec tous les dons de son esprit et notamment son humour.
La presse libre, si rare aujourd’hui, perd un homme irremplaçable au poste qu’il tenait. Il a quitté ce monde dans la foi et dans l’espérance. Nous continuons son combat.

Intervention de Serge de Beketch à Villepreux le 22 octobre 2006





Chers amis
Serge de Beketch nous avait fait l'amitié de participer à la journée de lutte contre le Tchernobyl médiatique du 22 octobre 2006 organisée par l'AGRIF. Il s'était exprimé lors du grand débat réunissant Jeanne Smits, Yves Daoudal, Olivier Pichon, et Bernard Antony.
Nous n'avions pas à l'époque publié cette séquence en raison de la mauvaise qualité de l'image. Nous la diffusons néanmoins pour que vous puissiez(ré)entendre ce que ce Serge de Beketch avait à dire sur la manière dont il vivait son engagement de chrétien dans le monde de l'information et de la politique.