jeudi 30 juillet 2009

Adieu Bat !

J’apprends que Jean-Baptiste Biaggi vient de quitter ce monde. Depuis plus de trente ans, il m’honorait d’une amitié sans faille, attentive et agissante dans le soutien à tous les combats de Chrétienté-Solidarité et de l’AGRIF. Je suis à la peine d’être hélas dans l’insurmontable impossibilité de l’accompagner pour ses obsèques à Cagnano, son beau village du Cap Corse où il me reçut si souvent avec ma famille.
Non sans émotion, je vois très haut au-dessus de sa demeure, la mer au loin, le magnifique tombeau corse que je connais bien, avec ses murs de marbre et sa chapelle intérieure et les lauriers roses autour, où il reposera parmi les siens à l’emplacement prévu.
Jean-Baptiste Biaggi, grand patriote français, fut en effet aussi tout au long de sa vie de fidélité un amant passionné de son île. Je relis ce jour, encadré dans mon bureau, son superbe, très poignant poème, « Anima Corsa » que l’on pourra découvrir dans le prochain numéro de Reconquête.
Tous ses amis l’appelaient du diminutif affectueux de « Bat », son nom dans les commandos de France. Bat, engagé volontaire en 1940, avait combattu et reçu une première grave blessure aux poumons. Après des mois d’hospitalisation il avait rejoins le réseau Orion de la Résistance, créé par son frère de combat Alain Griotteray et Henri d’Astier de la Vigerie. Arrêté par la Gestapo, il fut aussitôt condamné à la déportation. Quelque part en Lorraine, il réussit à décadenasser la porte du wagon de marchandise où il était enfermé avec plusieurs autres qu’il persuada de sauter avec lui, trouvant ensuite dans le village le plus proche, l’hospitalité agissante du curé qui les mit aussitôt en rapport avec un préfet protecteur efficace qui se trouvait être corse lui aussi.
Bat rejoignit alors les commandos de France formés notamment par les hommes du réseau Orion. Cela se solda pour lui par d’atroces blessures au ventre dont il garda toute sa vie, sans broncher, le handicap et les douleurs.
Bat, fut un des agents essentiels du 13 mai pour ramener le général de Gaulle au pouvoir, ce dont il ne se consola jamais et qu’il évoquait avec une ironique amertume. Pour le récompenser, disait-il ainsi, le général de Gaulle l’envoya quelque temps en prison. Jusqu’au bout, Bat fut non seulement lui-même un défenseur de l’Algérie Française mais surtout un des grands avocats des militants de l’Algérie Française avec Tixier-Vignancour ou encore son ami Georges-Paul Wagner dont il partageait la grande admiration pour Charles Maurras.
Bat participa à nombre d’université d’été du Centre Charlier et notamment à celle tenue au château du Barroux. La mairesse de ce village, en la circonstance, se discrédita en osant proférer que cela lui rappelait les années noires du régime de Vichy ! Elle eût été mieux avisé d’avoir à honneur d’offrir une réception au grand héros patriote qu’était Jean-Baptiste Biaggi. Mais Bat, lui, avait eu aussi pour honneur de défendre tous les patriotes et ceux aussi qui avaient servi la France avec le maréchal Pétain. Il exprimait toujours son dégoût pour un certain résistancialisme partisan, prospérant dans la rancune et l’esprit de division.
Farouchement adversaire de la voyoucratie indépendantiste corse, Jean-Baptiste Biaggi fut par elle condamné à mort et échappa miraculeusement, comme il en était persuadé, à un attentat où onze balles, sans l’atteindre, criblèrent sa voiture, dont il sortit intact après qu’elle ait dégringolé dans le ravin.
Profondément catholique, fervent de la Vierge Marie, il avait tenu à en placer des statues non seulement chez lui mais en maints endroits du cap Corse. Il était sûr de sa protection. Nul doute qu’elle l’ai accueilli là-haut avec une infinie tendresse.
A Dieu, Bat !

Bernard Antony

P.S. : Ce lundi, la messe de rentrée de l’université d’été du Centre Charlier sera célébrée pour le repos de l’âme de Jean-Baptiste Biaggi.

mercredi 29 juillet 2009

Gouvernement ou gouvernance : propos iconoclastes

Je poursuis, sans nullement conclure, les réflexions sur Caritas in veritate. Une chose m’étonne : je lis que la gouvernance souhaitée par Benoît XVI n’a rien à voir avec un gouvernement mondial mais seulement avec le bien commun international. Mais à cette heure, dans ce débat, je n’ai eu à lire (je ne dis pas que cela n’existe pas) aucun article où l’on m’explique ce que serait un gouvernement mondial !
Or comment pouvoir affirmer que quelque chose n’est pas quelque chose sans avoir au préalable défini ce quelque chose ?
Quelle idée se font donc mes amis d’un gouvernement mondial ? C’est d’abord à partir de cela qu’il faudrait débattre ! Et j’ajoute qu’il faudrait examiner - après tout ce n’est pas un tabou - si ce gouvernement mondial serait une nécessité ou non, une bonne chose ou non, l’organe éventuel du bien commun international.
Je ne pense pas - je n’en connais pas - qu’il y ait des mondialistes suffisamment pervers et cyniques pour oser affirmer que ce qu’ils voudraient ce serait bel et bien le gouvernement mondial d’un Big Brother prenant en tous domaines toutes les décisions importantes d’organisation de la vie des hommes et des peuples. Voir les choses ainsi est évidemment caricatural.
Les mondialistes mettent en avant les questions angoissantes de sécurité collective, celles du terrorisme et de la prolifération nucléaire. Et c’est en effet très important, d’importance planétaire et vitale pour la survie de l’humanité. Ils mettent en avant les grands problèmes climatiques, écologiques, démographiques, sanitaires, alimentaires. Qui oserait en nier l’importance ?
Alors, en effet, dans quel cadre et selon quelles formes d’institution, de concertation, de prise de décision, les traiter ?
Il va de soi encore qu’aucun mondialiste partisan d’un gouvernement mondial (éliminons ici les cas d’imbéciles) ne nous le présentera comme une transposition de nos gouvernements avec notre nomenclature de ministères et d’administrations. Bien sûr, il ne nous le décrira que comme une autorité souple (concertative, fédérative) et non, encore une fois, caricaturalement, comme une dictature couronnant une perfection totalitaire.
Un de mes amis m’explique qu’il ne faut pas confondre autorité, gouvernement et pouvoir. Je lui réponds , il y a certes des gouvernements sans autorité et des autorités qui ne sont pas des gouvernements. Il s’agit par exemple d’autorités intellectuelles, scientifiques, artistiques... D’autres sont des délégations de gouvernement. Mais une autorité politique, globale ou partielle, ne peut être qu’un pouvoir de faire ou de faire faire. Autorité et pouvoir sont des concepts étroitement liés. Louis Salleron a livré sur ce point d’admirables études.
Alors le vrai débat est de savoir, au niveau mondial, ce que serait concrètement, institutionnellement, la réalité d’une autorité à l’échelon mondial, et ce que recouvrent les termes selon que l’on parle de gouvernance ou de gouvernement. Dans le cas de gouvernance, quels seraient les domaines et les limites de l’autorité de l’institution qui la concrétiserait ? Car selon Benoît XVI, cette gouvernance ne serait pas purement concertative mais une véritable autorité (certes respectueuse de la subsidiarité) puisque ayant la « faculté de faire respecter ses décisions ». Ce qui n’est pas le cas partout aujourd’hui de l’ONU, du moins en Israël...
Benoît XVI ne dit pas qui seraient les participants et les décisionnaires de cette gouvernance : les 192 chefs d’Etat de toutes les nations ? Ou alors des délégués des grands ensembles ?
On nous a répondu qu’il ne revient pas à l’Eglise de se mêler de la vie des Etats ! Or comme c’est tout de même le pape qui propose le modèle de cette gouvernance que nous considérons et cherchons à comprendre, est-il incongru de poser pour le moins la question de son principe de fonctionnement ?
A moins de s’en tenir à l’observation qu’elle est déjà, en pratique, un club décisionnaire de cinq ou six puissances majeures.
Comme on le voit, la doctrine sociale de l’Eglise, c’est à dire aussi, en clair, sa doctrine de la politique des nations, ne change sans doute pas de soubassement doctrinal mais, pour le moins, d’extension de perspective. Et celle des politiques ne devra-t-elle pas alors consister à éviter que la gouvernance ne devienne gouvernement selon l’instinct boulimique de la plupart des pouvoirs ?
Sauf à mépriser l’expérience, on ne saurait s’épargner de méditer l’exemple de la construction européenne avec sa gouvernance, le Conseil, et l’organe chargé d’en faire respecter les décisions, la Commission. Peut-être verra-t-on ainsi un jour un Barroso planétaire ?
Reste donc à se demander si demain, dans le contexte de fonctionnement idéal de l’autorité mondiale « exercée de manière subsidiaire et polyarchique », l’on n’aura pas à résister à ce super-Barroso ?
Ce qui semble évident, c’est qu’il ne semble désormais pas possible d’échapper à la dimension mondiale de l’action politique, économique et sociale.
Cela, plus que jamais, impliquera le devoir de défense des valeurs, des identités, des libertés de nos patries et des chrétientés. Car qui pourrait sérieusement le nier : la gouvernance mondiale pourrait vite dériver en gouvernement planétaire et ce gouvernement en Léviathan totalitaire. Et là, en effet, sans que nul catholique et même sans que nul mondialiste ne l’ait vraiment voulu, alors Big Brother pourrait bien se faire gros comme un globe terrestre. Et ce ne serait pas le meilleur des mondes.

Bernard Antony

XXXe Université d’été du Centre Charlier

Du 2 au 9 août 2009
Dans les Hautes-Alpes (près de Sisteron)


Comprendre et peser sur le monde actuel


Dimanche 2 août
Accueil des participants à partir de 14h00
Visite des stands et de la librairie.
17 h 00 : Mot de bienvenue et présentation des travaux de la semaine par Yann Baly (Secrétaire général du Centre Charlier).
18h00 Messe basse pour les personnes n'ayant pu assister à une messe en raison du voyage.

Lundi 3 août
9 h 00 : Propositions pour une politique française (I) : regards critiques sur le passé par Bernard Antony (Président du Centre Charlier et de l’Institut du Pays libre).
Rencontre avec un serviteur de l’Eglise
11 h 00 : Messe solennelle
12 h 30 : repas
14 h 30 : Actualité de l’Eglise en France et dans le monde puis échange avec les participants.

16h00 : pause
17 h 00 : Le dialogue islamo-chrétien, entre mythes et réalités par Marie-Thérèse Urvoy (Professeur d’islamologie, d’histoire médiévale et d’arabe classique à l’Université catholique de Toulouse).
21 h 00 : Veillée sur un thème historique, culturel ou politique.

Mardi 4 août
9 h 00 : A propos de l’affaire Gouguenheim*, l’aspect idéologique de l’influence arabe en occident par Dominique Urvoy (Professeur de pensée et civilisation arabes à l’Université de Toulouse-le Mirail)
*Sylvain Gouguenheim, auteur de l’ouvrage Aristote au Mont Saint Michel remettant notamment en cause la transmission par les musulmans de l’héritage grec en Occident.
14h 00 : Les racines de l’Europe par Danielle Masson (Professeur agrégée de Lettres)
16h00 : Randonnée (prévoir chaussures de marche) ou temps libre.
21 h 00 : Veillée sur un thème historique, culturel ou politique.

Mercredi 5 août
9 h 00 : Résistance au communisme et littérature chrétienne en Roumanie par Monica Papazu (Professeur de littérature comparée et de théologie orthodoxe).
14 h 00 : Atelier vidéo ou atelier militant.
16 h 00 : La question de la Vérité chez Benoît XVI par l’abbé Christian Gouyaud.
21 h 00 : Présentation du film « Cambodge, les clés d’un royaume » par Emmanuel Braquet, cinéaste et grand voyageur.


Jeudi 6 août
9 h 00 : Le réchauffement climatique, mythe et réalités par un scientifique.
Après-midi de détente, avec au choix : baignade, visite de Sisteron ou des sites remarquables environnants.
19 h 30 : dîner.
21 h 00 : veillée sur un thème historique, culturel ou politique.

Vendredi 7 août
9 h 00 : Politique étrangère : y a-t-il une alternative à l’OTAN ? par Michel Hubault.
14 h 00 : Atelier militant AGRIF : analyse, organisation, réplique, avec Bernard Antony, Cécile Montmirail, Yann Baly et les responsables locaux de l’AGRIF.
16 h 00 : La crise financière et économique, analyse et propositions par Thibaut de La Tocnaye (Vice-Président de Chrétienté-Solidarité).
21 h 00 : Veillée sur un thème historique, culturel ou politique.

Samedi 8 août
9 h 00 : L'idéologie du genre : l'ultime subversion par Yves Daoudal (Rédacteur en chef de Reconquête, directeur de Daoudal Hebdo).
14 h 30 : Propositions pour une politique française (II) : Réflexions pour l’avenir par Bernard Antony.
21 h 00 : Veillée spéciale XXXe Université d’été du Centre Charlier.
Clôture de l’université d’été.

Dimanche 9 août
Départs après le petit-déjeuner.
Messes tridentines : à l’abbaye Sainte Madeleine du Barroux à 10h00 (départ à 8h30 au plus tard), sur place : 11h00.

Durant toute la semaine : Messe quotidienne à 11h00, petit-déjeuner de 7h30 à 8h30, déjeuner à 12h30, dîner à 19h30.
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Tarifs (pension complète) :
Chambre simple : 300 € par personne

Chambre double : 250 € par personne
Dortoir : 130 € par personne

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DEMANDE D’INSCRIPTION INDIVIDUELLE accompagnée du réglement à adresser avant le 3 juillet 2009 au Centre Charlier - Université d’été, 70, boulevard Saint Germain 75005 PARIS. Renseignements : 06.09.40.45.75 / agrif84@orange.fr Une confirmation ainsi que les modalités d’organisation vous seront envoyées après validation de votre inscription.

La nouvelle usine à gaz des intégristes du soi-disant écologisme

Avec la « taxe carbone », les Français vont devoir payer une nouvelle contribution bidon destinée à « faire changer les comportements » et à réduire la consommation d’énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon).
Cette taxe serait applicable dès 2010 (sans doute après les élections régionales…) avec un taux de 32 € la tonne de CO2 émis. L’objectif étant de porter ce taux à 100 € en 20 ans ! Ce sera cher pour les incendiaires de voitures...
Michel Rocard, qui préside la commission chargée d’accoucher de ce nouvel outil de racket, reconnaît lui-même que cette taxe sera lourde. Qu’importe puisque cette dernière est fondée sur le nouveau dogme de l’écologie totalitaire qui veut que le méchant homme occidental soit responsable d’hypothétiques catastrophes écologiques en cours ou à venir. Il doit donc payer !
Michel Rocard étant d'abord un politicien avant d’être un spécialiste en physique-chimie ou en écologie, il n’oublie pas qu’une taxe comme celle-ci peut aussi coûter des voix à son commanditaire Sarkozy. On fait donc l’annonce fin juillet et on tente de rassurer maladroitement les quelques Français attentifs même en période de transhumance estivale. « Ce ne sera pas un impôt supplémentaire. Ce sera un prélèvement constant », déclare l’ancien Premier ministre socialiste. Ouf ! Nous voilà rassurés. On prévoit des compensations « pour ceux pour qui c’est énorme », sous forme de « chèque vert ». A ne pas confondre avec les cheiks verts du Moyen-Orient qui ne paieront pas, eux, la taxe carbone bien que leur fortune soit basée sur l’industrie pétrolière, faisant d’eux les principaux bailleurs de fonds de l’Etat français en faillite.
Cette taxe fera donc monter, dans un premier temps, le litre d’essence de 7 à 8 centimes et plus pour le gasoil. Le gaz devrait augmenter de 10 %.
Après leur conférence de presse Michel Rocard, les ministres et secrétaires d’Etat présents, satisfaits de leur nouveau système de racket (ils auraient tort de se priver, depuis la vignette "pour les petits vieux", ça marche à tous les coups), sont repartis dans leurs grosses berlines à vitres teintées, fortes émettrices de CO2 mais cela, c’est une autre histoire…

Yann Baly

mardi 28 juillet 2009

Encyclique Caritas in veritate

Des amis me demandent ce que je pense de la dernière encyclique Caritas in veritate de Benoit XVI. Je l’ai lue attentivement mais je souhaite encore en peser certains passages.
Sur bien des points, je la trouve excellente et pourquoi tairais-je ma satisfaction de voir ainsi magistralement légitimé la doctrine sociale solidariste qui a motivé des engagements de jeunesse que je n’ai jamais reniés.
En revanche, je suis assez hésitant et circonspect sur les passages ayant trait à la « gouvernance polyarchique de la mondialisation », à « l’autorité politique mondiale » avec sa « faculté de faire respecter ses décisions ». Le respect avec lequel un catholique doit accueillir les textes pontificaux, et surtout les encycliques, ne dispense pas de la liberté de réflexion et de jugement. Ce ne sont point paroles d’Evangile ni définitions dogmatiques. Nous revendiquions cette liberté catholique sous les pontificats précédents.
Je lis et je relirai avec attention les articles par lesquels mes amis Jeanne Smits, Yves Daoudal et Jean Madiran lui-même, emploient tous leurs grands talents d’analystes et de commentateurs à argumenter fortement qu’il ne faut surtout pas interpréter le texte de l’encyclique dans un sens de légitimation catholique d’un gouvernement mondial.
Mais s’ils portent tant leur effort sur ce point, n’est ce pas parce que, tout de même, ils en auraient senti la nécessité, que c’était là que le bât blessait ? Je m’interroge.
N’en déplaise à une amicale observation de jadis de Jean Madiran dans Présent selon laquelle je réagissais trop souvent au quart de tour (il s’agissait de la manifestation de mon désarroi face aux sacres de quatre évêques par Mgr Lefebvre), je ne réagis rapidement que dans les péripéties de l’action et des nécessaires répliques.
Aussi pour ce qui est de quelques passages un peu nébuleux à mes yeux de cette encyclique, je me donne le temps d’y réfléchir ; de peser comment les concepts peuvent se concrétiser ; comment une autorité peut bien être à la fois « subsidiaire et polyarchique ».
J’avais en effet défendu jusqu’à ce jour la distinction du principe d’autorité et du principe de subsidiarité appliqué aux travaux subordonnés selon, somme toute, l’adage maurassien « En haut l’autorité, en bas les libertés… ». Quoi qu’il en soit hélas, la polyarchie éventuelle impliquera, je le crains, beaucoup moins le Vatican que la Chine, l’Inde, les USA, les nations islamistes.
Il faudra sans doute beaucoup de diplomatie pour construire une idéale et subsidiaire gouvernance polyarchique non gouvernementale…
Bernard Antony

jeudi 23 juillet 2009

Propagande anti-Vatican dans les rangs de l'armée israélienne

Dans son édition du 19 juillet, le quotidien israélien Haaretz révèle qu’une brochure calomniant gravement le Vatican avait été diffusée massivement au sein de l’armée israélienne avec l’appui tacite de certains officiers supérieurs. Cette brochure a été publiée par l’Union des Congrégations Juives Orthodoxes d’Amérique (UOJCA) avec la coopération de Shmuel Eliahu, grand rabbin de Safed (Haute Galilée).

Intitulée « De chaque côté de la frontière », elle se présente comme un témoignage d’un certain Ibrahim, prétendument officier du Hezbollah retourné par les services secrets israéliens. Devenu « Avi » après sa conversion au judaïsme, cet agent - dont on a beaucoup de mal à imaginer l’existence, décrit les relations très étroites qu’entretiendraient le Vatican et le Hezbollah. D’après lui, le Pape s’identifierait avec le combat mené par l’organisation islamiste libanaise. Cette seule assertion suffirait à discréditer l’ensemble. Hélas, à ce stade le pire n’est pas encore atteint. Ce récit délirant des relations improbables entre le Saint Siège et le Hezbollah connaît ensuite un point culminant qui fait songer aux récits les plus violemment complotistes d’antan : à l’instigation du Vatican, une délégation d’officiels du Hezbollah aurait effectué une visite à Auschwitz permettant ainsi l’exacerbation de leurs pulsions exterminationnistes. « Chaque Arabe authentique est une sorte de fan des nazis » ajoute le fameux Avi en guise de conclusion. S’il existe, on ne peut que féliciter son agent traitant : on a rarement vu dans l’histoire des renégats de ce genre.

Bien que cette brochure ait tout du faux le plus grossier, les témoignages de soldats recueillis par Haaretz attestent de sa diffusion à grande échelle et du crédit dont elle bénéficie auprès du grand nombre de soldats qui l’ont lue. Si l'Union des Congrégations Juives Orthodoxes d’Amérique a fait marche arrière en désavouant le contenu de la brochure, l’entourage du rabbin Eliahu, quant à lui, continue à défendre l’authenticité du témoignage d’Avi le converti. David Menahemov, l’un de ses proches collaborateurs, a déclaré aux journalistes : « C’est une histoire totalement vraie. Avi existe réellement. Je le connais personnellement. C’est un Arabe qui, bien que converti, continue de vivre comme un Arabe. Nous l’avons aidé à pour l’écriture et la traduction en changeant quelques détails pour le protéger ainsi que sa famille. »
Le service de communication de l’armée israélienne a déclaré, pour sa défense, que ces brochures –désormais interdites, procédaient d’un don et qu’elles avaient été distribuées de bonne foi. On peut s’étonner qu’une armée dont les services de renseignement sont si efficaces, laisse diffuser de telles publications par des milieux religieux extrémistes et des officiers qui leur sont acquis. La situation des Chrétiens en Terre sainte n’est pas brillante. Les relations entre le Saint Siège et l’Etat hébreu non plus. Avec la diffusion en toute impunité d’une propagande cathophobe dans les rangs de l’armée israélienne, les choses ne risquent pas de s’arranger.
D. Fontey

mercredi 22 juillet 2009

« Tout a toujours très mal marché » certes ! Mais plus ou moins.

Un de mes correspondants un peu désespéré m’exprime une nouvelle fois combien il serait nécessaire de retrouver l’unité du mouvement national pour retrouver l’unité française qui fut, selon lui, la caractéristique de l’Ancien Régime.
Je lui réponds par l’intermédiaire de ce propos blogueur que nul plus que moi ne souhaite l’unité de ce que j’appelle la droite de conviction. Mais cette unité n’est possible que sur la base d’un accord sur les exigences fondamentales de la survie politique, sociale et culturelle de notre pays. Ces exigences minima, je n’ai cessé de les exprimer et continuerai autant qu’il le faut. Elles se résument en quelques mots :

- Respect de la vie innocente de la conception à la mort
- Défense de la souveraineté et de l’identité française au sein d’une confédération des patries d’Europe
- Respect des racines et valeurs humanistes et chrétiennes de notre patrie et de notre civilisation.
- Protection de la famille naturelle et des libertés scolaires.
- Défense des libertés et des fruits du travail et des solidarités professionnelles ; lutte contre les appropriations et expropriations du socialisme et du capitalisme glouton.
- Défense de notre peuple contre les menaces et agressions extérieures et intérieures.
- Refus de la submersion islamiste.

Sur ces bases les responsables de partis, mouvements et associations qui comptent au sein de la famille nationale devraient pouvoir un jour se concerter et envisager une intelligente confédération des droites autonomes permettant les nécessaires accords électoraux dans le cadre de l’actuel système politique, ô combien imparfait. Avant d’envisager mieux...
Pour ce qui est de "l’Ancien Régime", je pense qu’il englobe sous ce vocable les différents régimes de royauté depuis le 5ème siècle jusqu’au 19ème. Comme je l’ai exprimé plus longuement dans Reconquête, je considère volontiers les avantages de la monarchie quant à l’indépendance et la continuité de l’Etat.
Mais de grâce que l’on n’idéalise pas mensongèrement le passé pour noircir notre présent (qui certes n’en a pas besoin !). Seuls les ignorants ou les vendeurs d’illusion peuvent raconter l’histoire d’une idéale et durable unité de "l’Ancien Régime".
Ne parlons même pas de la féodalité qui eut le mérite de sauver le lien social mais que caractérisaient les rivalités et guerres entre les détenteurs des possessions enchevêtrées. Et ce furent notamment, avant Jeanne d’Arc les guerres de cent ans et celles des Armagnacs et des Bourguignons.
Et puis vinrent les guerres de religion accompagnées des immenses et irréparables destructions de notre patrimoine architectural religieux par les Huguenots. Et puis ce furent encore les calamités de la Fronde.
Et ne s’interrompirent guère les rivalités politico-religieuses (affaire du jansénisme), ni les luttes des coteries et des influences étrangères (espagnole, anglaise) ou les ambitions des Parlements.
Et finalement la révolution éclata alors que, faute de réforme salvatrice pour la contenir, elle avait déjà beaucoup gagné dans les esprits.
Il s’agit donc aujourd’hui de ne pas nous laisser aller à une inutile nostalgie passéiste ni à un désespoir total sur le présent.
Le premier de nos devoirs est celui de la lucidité. Elle implique certes de constater la décadence politique, culturelle et morale dans laquelle nous enfonce toujours plus un régime où l’on confie la radio France-Inter au provocateur porno-blasphématoire Philippe Val. Et qu’on ne nous dise pas que c’est là une habileté nécessaire de Nicolas Sarkosy !
Elle implique encore de constater que, bien pire que la diversité inéluctable de la droite (ce qui ne constitue pas forcément un mal en soi), il y a la fascination qu’exerce de plus en plus l’islam sur toute une large part de cette diversité.
Certes on ne peut que s’affliger de la multiplication des mosquées sur notre sol. Mais bien plus doit-on s’inquiéter lorsque l’on écrit dans L’Homme Nouveau que le père Charles de Foucauld « aimait l’islam ». Sans doute aimait-il les musulmans et priait-il pour leur conversion au Christ. La nuance est de taille !
Bernard Antony

mardi 21 juillet 2009

Les chiffres de l’impunité judiciaire

L'impunité est la cause première de la délinquance endémique sévissant depuis des années en France. Le bon sens populaire l'affirme, les technocrates aussi : selon le dernier rapport de l'Inspection générale, près de 20 % des condamnations à la prison ferme seraient classées sans suite.

Les chiffres cités en disent long sur le l'incapacité des tribunaux à mettre à exécution les peines de prison prononcées.
Au début de l'année, 82 000 peines d'emprisonnement restaient en attente d'exécution. Le nombre de détenus s'élevait à environ 61 000 individus, (plus qu'à la Libération!). Si les peines de prison étaient exécutées, on compterait donc 143 000 détenus. En 1976, période assurément moins laxiste, le nombre de personnes incarcérées était de 26 000...
Au premier trimestre, près de 56 500 personnes condamnées à moins de six mois de prison n'avaient pas été incarcérées tandis que 18 150 condamnations de six mois à un an de prison n’étaient pas exécutées. Par ailleurs, 44 500 autres justiciables dont le jugement est en passe de devenir définitif vont venir s’ajouter aux 82 000 condamnés laissés en liberté.

Selon l'Inspection générale, "le nombre des condamnations à mettre à exécution à court terme excède largement les capacités actuelles d'absorption de l'administration pénitentiaire»: 48 000 places selon la Ligue des Droits de l'Homme.

Face à cette mauvaise publicité, le président Sarkozy a promis la construction de nouveaux centres pénitentiaires. Un engagement qui avait été déjà pris par Elisabeth Guigou lorsqu' elle était Garde des Sceaux. Mais compte tenu de l'état de nos finances publiques, on voit mal le Pouvoir se lancer dans une politique de grands travaux. Au moment ou le déficit de la France se creuse d'un milliard d'euros par jour, ce sont des solutions moins dissuasives mais également moins onéreuses qui seront retenues telles que les travaux d'intérêt général et le bracelet électronique. Ainsi, qu’ils soient dans leur hall d’immeuble ou derrière une tondeuse municipale, les voyous pourront continuer à gérer des quartiers entiers mis en coupe réglée...

David Fontey

lundi 20 juillet 2009

Nous serons tous des ouïgours ottomans !

Face aux « CRS-SS », « Nous sommes tous des Juifs allemands », scandaient les héroïques combattants de mai 68 à la suite de ce bon Cohn-Bendit, ce cher « Dany le rouge » qui allait tant s’épanouir dans l’art pédagogique de faire marcher les petits enfants à la braguette.
Voici qu’aujourd’hui on s’apprête à scander en Europe « Nous sommes tous des ouïgours ottomans ! »
Dans Le Figaro de ce jour on nous parle en effet des 300 000 ouïgours qui vivent en Turquie. Mais ces ouïgours ne sont pas autres gens que des Turcs de Chine, de même qu’il y a des dizaines de millions de Turcs en Asie descendant tous des plateaux ouralo-altaïques d’où déferlèrent jadis les glorieuses hordes de l’Orient humaniste d’Attila, de Gengis Khan et de Tamerlan.
L’affaire étant aujourd’hui à peu près entendue, par la classe politicienne eurocratique, la Turquie étant en Europe, et donc l’Europe étant en Asie et les Turcs chez eux chez nous, et donc les ouïgours, nous finirons bien par être tous plus ou moins ouïgours car comme le dit le proverbe : « ouïgour un jour, ouïgour toujours ! »

L’Orient est vert aussi !

Ceci nous fait relativiser l’affirmation de jadis du feu président Mao ("l'Orient est rouge") si cher à Bernard-Henri Lévy, Kouchner et quelques autres (et même à Giscard d’Estaing saluant en lui un « phare de la pensée universelle »). Car l’Orient, bel et bien, est au moins aussi vert que rouge ! Et il l’était même depuis plus longtemps lorsque les missionnaires du « monothéisme calciné » (voir pages précédentes de ce blog) s’élancèrent de l’Arabie vers l’Extrême-Orient.
Cela nous ramène à l’émouvant auteur de « la prière pour Sodome », ce Massillon si cher au recenseur de l’Homme Nouveau et aux tenants de l’ouverture à l’islam pour en finir avec l’Occident repus et corrompu...

Selon l’inénarrable Alexandre Adler, le Chinois est xénophobe mais pas raciste

Du poids de ses trois tonnes (pour le moins) l’inénarrable Alexandre Adler qui n’a jamais été complexé, ni ne s’est jamais repenti d’avoir été un parfait stalinien, avant de gagner les tièdes eaux de la presse bourgeoise, ne cesse dans Le Figaro et ailleurs d’asséner les lieux communs de sa science géopolitique.
Ce samedi, il nous apprend ainsi : « Les Chinois ne sont absolument pas racistes, en revanche ils sont xénophobes, ce qui n’est pas tout à fait la même chose. » Cette affirmation me tranquillise, me rassure.
Si j’essaye en effet de me garder du seul péché mortel des temps modernes qu’est le racisme, je dois confesser devant mes frères citoyens en république universelle que je me surprends quelquefois à m’abandonner à quelques pulsions de xénophobie. Ainsi m’arrive-t-il de pester comme un vulgaire franchouillard lorsque je me laisse aller à considérer (à tort bien sûr) que certains étrangers ont une fâcheuse tendance à se comporter chez nous comme en pays conquis.
Grâce à Adler, désormais je ne me couvrirai pas la tête de cendres. Et j’avoue donc partager quelquefois fraternellement, hors de tout racisme, avec mes frères en humanité les Chinois, un peu de xénophobie.
Mais je m’interroge : les vieux Français comme moi ont-ils droit à la bienveillance accordée aux Chinois. Ou faut-il que je m’attende à devoir rire jaune si je persiste dans mes aveux de philoxénophobie ? Je le sais bien : Big Brother me surveille !

Bernard Antony

vendredi 17 juillet 2009

Actualités du jour

Poutinophilie : non merci !

L’assassinat de Nathalia Estemirova s’ajoute à la longue, très longue liste des personnes assassinées pour avoir dénoncé les pratiques « mafieuses », c’est-à-dire soviétiques, des réseaux de terreur tchetcheno-poutiniste.
Elle avait notamment dénoncé le projet de loi visant, eh oui, à rendre obligatoire le port du voile dans les lieux publics. Et ce dans la russe Tchétchénie !
Cela n’empêchera pas certains de nous chanter les louanges de la Russie poutiniste, rempart contre l’islam.

Les intellectuels juifs français : repentance !

Lu dans le Figaro de ce jour sous la plume d’Ivan Rioufol sur les réactions de la communauté juive après le procès du barbare tortionnaire Fofana et autres crimes : « La communauté juive, elle, désigne un danger qu’elle ressent comme étant un avertissement pour tous. Refuser de l’écouter est une manière d’accepter l’intolérable.
Pour autant, l’heure est aussi venue d’entendre les autocritiques de ceux qui auront contribué à la communautarisation de la société, ce possible prélude à son éclatement. De ce point de vue, nombreux auront été les intellectuels juifs français à avoir oeuvré (avec d’autres, certes) pour faire accepter toujours plus d’immigration extra-européenne, au nom de la terre d’accueil, du cosmopolitisme, du vivre ensemble. C’est un peu leurs résultats qu’ils contemplent, dans ces tensions dont leurs coreligionnaires sont devenus les trop fréquentes victimes. Qu’attendent-elles, ces belles âmes qui veulent à bon droit protéger l’identité d’Israël, pour réclamer de la mesure dans la politique d’immigration qui, en France, reste intouchable ? »
C’est très exactement ce que je n’ai régulièrement cessé d’écrire depuis des années et de dire sur Radio-Courtoisie. On attend donc toujours les repentances de l’ancien maoïste Bernard-Henri Lévy ou encore celle de l’inénarrable Enrico Macias, et de bien d’autres.

Islamofolie et dhimmitude psychiatrique

- Plusieurs appels téléphoniques d’approbation suite à l’expression de ma stupéfaction sur la grande double page massignonesque et de fascination islamophile (et pire !) de l’Homme Nouveau ! Un tel article, me dit-on, paru dans Le Monde ou La Croix aurait suscité de l’indignation chez les « tradis ». Mais parce qu’il s’agit de l’Homme Nouveau où l’on affecte la plus radicale orthodoxie politique catholique, rien ! On me sait gré d’avoir été le premier et on me demande de pousser plus loin l’analyse de ce « phénomène collabo », de mauvaise « attraction femelle » pour la puissance islamique, semblable à celle que Charles Maurras dénonçait jadis chez les intellectuels fascinés par la force nazie. Et ce fut durablement la même chose avec le communisme.
Que mes interlocuteurs se rassurent, nous reviendrons sur cela et je ne serai pas seul à commenter ce phénomène qui affecte toute une ramification d’extrême-droite nostalgique de l’alliance d’Hitler avec le grand mufti de Jérusalem mais aussi désormais toute une palette de tendances catholiques soucieuses de politiquement correct et de pacifisme couché.
Et pour cela on s’y efforce d’une manière éhontée de récupérer la grande figure de Charles de Foucauld. Nous ne nous laisserons pas faire.

jeudi 16 juillet 2009

Dans l’Homme Nouveau du 4 juillet les deux pages intitulées : « Foucauld-Massignon : une histoire de Chevalerie » de Gérard Joulié

Il s’agit là d’un commentaire d’un livre de Jean-François Six Le grand rêve de Charles de Foucauld et Louis Massignon.
Dans ce commentaire, auquel on a accordé deux pages, je relève d’assez stupéfiantes assertions que, dès maintenant, je tiens à relever et à verser à la réflexion de ceux que le sujet intéresse. Et certes, on reviendra sur cela dans Reconquête.
- « Charles de Foucauld et Louis Massignon ont regardé l’islam et l’ont aimé. Ils sont allés vers lui, non pour le convertir mais pour en devenir les otages volontaires ».
Curieuse affirmation à l’appui de laquelle rien ne vient ! Ainsi Charles de Foucauld aurait aimé l’islam. On attend les preuves, les références, les citations.
- Louis Massignon : "disciple et émule en noblesse et en sainteté" de Charles de Foucauld.
C’est une opinion. On peut ne pas la partager.
- « La noblesse arabe, si chatouilleuse sur le point d’honneur, émerveillait encore les descendants des croisés... »
Intéressante assertion sans doute mais de quelle noblesse arabe s’agit-il ? Musulmane ou chrétienne ? Chiite ou sunnite ? Hashishin peut-être ? Syrienne, turque ou égyptienne ? Et quels sont donc ces descendants des croisés si émerveillés par les vainqueurs de leurs ancêtres ? On veut sur ce point aussi des noms et des références !
- « Si le Coran se montre ennemi de la contrainte et de l’ascèse, c’est qu’il sait que le vrai sacrifice est celui que l’on ne choisit pas mais que l’on reçoit de Dieu comme un don de sa miséricorde. L’aumône et le jeûne ne sont pas autre chose qu’une invitation adressée au croyant de venir comme un pauvre se nourrir dans la main d’Allah »
Ainsi, « le Coran sait ». Cette personnalisation de ce qui est pour le musulman pure parole de Dieu est curieuse.
Et ce Coran est ennemi de la contrainte et de l’ascèse ? Sur certains plans peut-être ! Mais qu’en pensent les femmes ? Et les dhimmis ? Et les incroyants ? Et ceux qui aiment le vin et le porc ?
« Si Charles de Foucauld et Louis Massignon ont choisi l’Islam, non pour le convertir, mais pour s’en faire les otages et faire réparation des péchés de l’Occident matérialiste, c’est qu’ils sentaient bien qu’il subsistait encore chez ces peuples et dans ces terres une noblesse et une vocation au martyre qui avait déserté les coeurs des hommes repus de l’Occident. »
Ainsi, chez « ces peuples » il demeurait une noblesse et une vocation au martyre. On veut des exemples. Pour ce qui est des martyres subis, nous, nous connaissons principalement ceux des chrétiens, maronites, arméniens, chaldéens, grecs...
Et pour ce qui est des coeurs « des hommes repus de l’Occident » mais quel est donc ce misérable cliché, au mépris de l’histoire de nos peuples, de nos missionnaires, de nos soldats, des militants et des résistants de toutes les causes.
Mais quelle orgueilleuse indécence dans cette affligeante affirmation ! On ose espérer au moins que son auteur est un grand saint ascétique au ventre vide !
« Massignon resta à la lisière du désert et de la sainteté, offert en oblation à l’islam comme il le dit lui-même... au contact du monothéisme calciné de l’islam ».
Mais, au juste, que signifient ces mots ?
« Autant le mystère de Foucauld est clair - c’est un homme qui monte au Ciel avec pour seul bagage intellectuel son catéchisme comme le saint Curé d’Ars, sainte Thérèse de Lisieux ou Paul Verlaine - autant celui de Massignon est complexe. Massignon n’est pas missionnaire, il est médiateur. Il est plus que médiateur, il est otage. »
Mais quelle est cette ineptie sur le seul bagage intellectuel du catéchisme possédé par ces personnages si dissemblables ?
Le catéchisme est certes le bagage intellectuel essentiel du saint. Mais ce n’était pas le seul bagage de Charles de Foucauld et encore moins celui de Verlaine ! (même si celui-ci partageait quelques aspects de sa personnalité avec Massignon...)
- Ce dernier « comme Raimbaud et Claudel voulait échapper au bagne matérialiste qu’était devenu l’Occident ».
Et nous y revoilà : « le bagne matérialiste de l’Occident » ! Vraiment ? Avec Lourdes et Fatima, avec ses saints, son Eglise, ses grands écrivains catholiques et tous ses peuples encore profondément imprégnés de la foi au Christ ? Quant à la fuite de Claudel ? Comme ambassadeur, et pour revenir tout de même à l’Académie Française !
Pour Massignon « Cette foi rendue était pour lui un don de cet Islam dont il se voulut désormais le débiteur insolvable, lui qui avait reçu l’hospitalité sacrée des Arabes. » Relevons encore ici la confusion « arabes » et « musulmans ».
Certes le sens de l’hospitalité sacrée est sans doute une caractéristique de l’ethnie arabe. Mais notre expérience du monde nous permet de dire qu’elle est partagée par bien d’autres peuples demeurés dans leurs formes de vie traditionnelles. Et cette hospitalité « arabe » n’a tout de même été que bien exceptionnelle pour les voisins chrétiens lorsque déferlait l’épouvante des immenses massacres recensés par Jean-Pierre Valogne dans Vie et mort des chrétiens d’Orient (Fayard). Mais alors, monsieur Massignon était plutôt aux frontières des colloques universitaires que sur le terrain.
Et pour en finir avec ces considérations sur cette hallucinante recension que dire de la fantasmagorie des mots sur « l’Orient du désert et de l’oralité, d’un Orient avant l’écriture, d’un Orient de la parole donnée et de la chevalerie. Cet Orient métaphysique que l’Occident chrétien avait connu au Moyen-Âge quand il avait bâti une civilisation chrétienne dont ensuite il s’était éloigné pour adorer les idoles de ce monde : argent, profit, biens matériels. Cet Orient que Charles de Foucauld avait cherché et trouvé au désert. »
Comme si l’Orient musulman n’était pas d’abord celui de l’écriture et même du Livre exclusif, le Coran ? Et oser écrire que Charles de Foucauld cherchait l’Orient n’est-il pas une griserie supplémentaire d’une étrange rhétorique ? Au désert, qui n’est ni d’Orient, ni d’Occident, Charles de Foucauld priait Celui qui est au-delà de tout Orient et de tout Occident, que les saints peuvent trouver aussi bien dans les îles d’Irlande que dans les immenses solitudes glacées du Grand Nord : Dieu.

Bernard Antony

jeudi 9 juillet 2009

Promenades d'été

Aux lecteurs si amicaux qui s’étonnent de mon absence de ce blog ces derniers temps, je demande de l’indulgence et je sais qu’ils me l’accorderont. J’ai en effet, comme l’an passé, consacré de nombreuses journées à parcourir avec quelques amis un tronçon d’étapes sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle, de Santo Domingo de la Calzada à Astorga. Avec, naturellement, les longues visites de Burgos et de Léon qui s’imposent.
Burgos, capitale de la vieille Castille, est par le fait même la capitale historique de l’Espagne. Elle le redevient lorsque le général Franco, durant la croisade libératrice de la terreur rouge y établit son gouvernement avant la victoire finale grâce à laquelle l’Europe occidentale put échapper d’abord à la domination stalinienne et à l’hitlérienne ensuite.
Le gouvernement revanchard du triste Zapatero, sans rencontrer l’opposition de la droite parlementaire, moins abominable certes que notre UMP, mais bien tiède, a fait disparaître ici aussi la statue du généralissime et les plaques de rue portant son nom et ceux de José Antonio, de Mola, de Millan-Astray, de Yagüe, de Calvo Sotelo et autres héros ou martyrs de la cause nationale et catholique.
Mais au long du chemin, comme l’an passé, nous nous sommes recueillis devant les plaques des églises où sont gravés les noms de ceux, phalangistes ou requétes, qui sont morts au combat ou ont été assassinés par les terroristes rouges ou noirs.
Dans bien des églises aussi, à l’intérieur, on trouve soigneusement fleuries, avec leurs photos, celles des prêtres, religieux ou séminaristes du village mis à mort et quelquefois atrocement martyrisés.
Beaucoup furent enlevés par les escadrons de la mort de la soi-disant « passionaria », l’anthropophage Dolorès Ibarruri et du chef bolchévique Santiago Carillo qui dirigeait non loin de Madrid les exécutions de masse (plus de 8000 victimes) à Paracuellos. Et c’est pour cet homme que le misérable roi Juan Carlos eut d’aimables paroles …
A Léon, ancienne capitale aussi du royaume de ce nom, merveilleux moments. Notre ami de longue date, Alberto Torresano, et ses amis de la « vieille garde » nous accueillent et parmi eux, un bon prêtre des environs. Alberto est un homme formidable. Politiquement il a été un des grands dirigeants du « Movimiento », à Alicante puis à Madrid. Il est aujourd’hui de ceux qui en maintiennent l’idéal tout en pensant à sa nécessaire adaptation à notre temps. Culturellement, il est un inépuisable puits de science. Longtemps professeur d’histoire de l’art à l’université de Madrid, il est un merveilleux et captivant commentateur avec un humour délicieux qui lui est propre où l’on trouve à la fois toute l’expression « picaresque » du génie espagnol et encore cette ironie sur le sentiment tragique de la vie au centre des réflexions de Miguel de Unamuno.
Dans la cathédrale de Léon, une des plus belles et des plus grandes d’Europe, Alberto ne cesse de s’extasier. Quelquefois, il se tait longuement puis de me dire « c’est magnifique, non ? ».
Mais oui, c’est magnifique. Comme était magnifique tout l’immense édifice de la Chrétienté .
Et nous voilà à San Isidoro où le prêtre qui nous accompagne, admirablement reçu par le curé, pourra, comme à chaque étape, célébrer la messe dans le rite traditionnel. Mais là, c’est dans la plus belle chapelle, fermée au grand public pour raison de protection artistique, qu’il officiera.
Après quoi, tout nous est ouvert pour visiter le complexe monumental de San Isidoro. Nous nous promenons sur les remparts romains entretenus au fil des siècles depuis les constructions qui suivirent la conquête, de la Gallice, encore, par Jules César.

- Après notre retour en France à la fin du mois de juin, je délaisse un peu, pour quelque temps, le commentaire politique et la vie militante. La vie est respiration. Voici, alors que je suis dans ma 65ème année, bientôt cinquante ans que je milite. Comment ne me concèderait-on pas le droit (et même le devoir) de prendre quelquefois un peu de recul pour la lecture et la réflexion ?
On me trouvera certes à l’université d’été du Centre Charlier qui s’annonce très bien, excellemment organisée comme l’an passé par notre secrétaire général Yann Baly avec Yvonne Soleil et toute l’équipe.
Mais je ne viendrai pas à Paris avant la fin du mois prochain.
D’ici là, je me consacre à ma famille (à mes treize petits enfants), à l’immense retard de lecture que j’éprouve, à la réflexion sur notre temps et notre monde, et sur ce que l’on peut et doit faire pour préserver ce qui peut l’être de l’effondrement de notre civilisation dans l’abjection d’un régime néronien où l’on confie l’information à un Philippe Val, la culture à un Frédéric Mitterrand. Belle paire en vérité, et avec Cohn-Bendit, ça fait un beau trio…
Aux curieux qui me demanderaient quelles sont mes lectures, je réponds avec plaisir que je fais notamment une cure roborative d’Alexandre Vialatte dont je parlerai (par téléphone) ce mercredi sur Radio Courtoisie.
Mais j’alterne aussi au long des jours beaucoup de lectures de Bloy, de Béraud, de La Varende et hier au soir, je m’endormais avec « Becket ou l’honneur de Dieu » de Jean Anouilh.
Enfin, je réfléchis à ce que je crois vraiment être une très grande et très fragile valeur de notre civilisation : l’humour.
Certes on ne saurait mettre l’humour sur le même plan que l’amour. L’humour ne se confond certes pas avec la jovialité, ni avec le gros rire, ni avec le sarcasme. Il est la faculté de voir dans les choses et les êtres des rapports de bizarrerie, de cocasserie, des contradictions, plaisantes ou tristes, que l’on traite par une délicatesse amusée et pudique plutôt que par l’esbaudissement.
Une de mes interrogations porte sur la survie de l’humour au paradis. L’absence d’humour que l’on constate chez certains êtres que l’on fréquente, c’est déjà un peu l’enfer sur terre. Car dans l’enfer, il n’y a pas d’humour. Alors je ne peux croire que si Dieu, pardonnant nos péchés, nous accueille en son paradis, nous y serions privés d’humour. Car je crois savoir qu’il y a toujours eu des anges facétieux pour se moquer des méchants démons.

mercredi 8 juillet 2009

Tibéhirine : le gouvernement algérien joue les houris effarouchées

Comme nous le faisions remarquer il y a quelques jours, le pouvoir algérien, pourtant si prompt à revenir sur l’histoire de la présence française et de la guerre en Algérie pour la travestir, voit d’un très mauvais œil la réouverture du dossier sur le massacre de Tibéhirine en 1996.
Le porte-parole du parti gouvernemental a ainsi qualifié les récentes révélations sur cette affaire de "nouvelle provocation à l'égard de l'Algérie", laquelle a souffert des affres du terrorisme "dans le silence des uns et la complicité des autres".
Un autre responsable politique algérien s’étonne que l’on "exhume" un dossier sur un tel sujet au moment où l’on cherche à rapprocher la France et l’Algérie. Ces propos sont absolument ahurissants venant des amis de M. Bouteflika qui ne manque jamais une occasion de salir publiquement la France et son armée en révisant l’histoire.

Yann Baly

mardi 7 juillet 2009

La mort d’une idole

Ci-gît la maîtrise du déficit budgétaire.

Il n’y a pas que les fans de Michael Jackson à être conviés à porter le deuil, tous les Français aussi, afin d’enterrer l’espoir d’une maîtrise des déficits publics.
La dette publique de la France a augmenté de 86,5 milliards d'euros au premier trimestre 2009 pour atteindre 1.413,6 milliards, soit environ 72,9% du PIB, selon les données publiées par l'Insee. La dette de l'État a augmenté de 44,5 milliards d'euros au premier trimestre et celle des organismes divers d'administrations centrales (O.D.A.C.) de 46,9 milliards. « Les déficits structurels français atteignent un niveau susceptible de compromettre le système économique national », a déclaré François Fillon, le 26 juin alors qu’il était en visite dans une usine de Nogent-le-Rotrou.
Le dernier budget de la France en équilibre date de 1974, depuis les déficits s’accumulent. Chaque année, la dette s'accroît au rythme de nos déficits budgétaires. Cette dette ne résulte pas d'un effort d'investissement pour préparer l'avenir, mais d'un recours à l'emprunt pour financer les dépenses courantes de l'État. L’endettement faramineux de la France n'est pas le fait d'une insuffisance d'impôts ou de taxes en France, puisque notre pays est l'un des champions du monde des prélèvements obligatoires. La dette trouve son origine dans le goût immodéré de nos gouvernements pour la dépense publique qui absorbe plus de 53 % de la richesse nationale.
Mais tout cela n’est pas grave, Nicolas Sarkozy a trouvé la solution en lançant le projet d’un grand emprunt national auprès du public ce qui coûtera plus cher à l’État que d’emprunter sur le marché des capitaux, car les taux d’intérêts devront être attractifs. Afin de réfléchir aux investissements dignes de recevoir l’argent ainsi collecté, Nicolas Sarkozy a créé une Commission de réflexion sur le futur grand emprunt national en nommant à sa tête Alain Juppé qui aura pour acolyte Michel Rocard. Ils ont jusqu'au 1er novembre pour « consulter largement » puis proposer à l'exécutif une liste de chantiers d'« avenir » nécessitant « un effort exceptionnel d'investissement ».
Non seulement cet emprunt augmentera la dette de l’État, mais Nicolas Sarkozy pour bien s’assurer d’une gestion calamiteuse des fonds récoltés, nomme deux individus à la tête de la Commission de réflexion sur l’emprunt qui ont participé activement à accroître l’endettement du pays en ayant occupé tous deux la fonction de Premier ministre.
Quant à l’argent des travailleurs français il risque bien de finir à la fosse commune, c’est-à-dire dans la dette publique.

Louis CHAGNON

Dans l’affaire Gollnisch, l’arrêt de la Cour de Cassation met fin à la persécution, redit le droit et la liberté

Communiqué de Bernard Antony, Président de l’Institut du Pays Libre

A la stupéfiante nouvelle des poursuites engagées fin 2004 contre Bruno Gollnisch par l’université Lyon III, la revue Reconquête avait annoncé en couverture (mars 2005) l’attribution par le Centre Charlier aux policiers de la pensée de cette université du « trophée Dzerjinski de la honte ».(1)
Sur l’ignominie des persécutions universitaires et médiatiques allaient se greffer celle de différents tribunaux, prouvant bien la réalité de la mise en place de « l’insupportable police de la pensée » qu’Annie Kriegel avait dénoncé en 1990 lors de l’adoption par les députés de la loi totalitaire et terroriste Rocard-Gayssot.
Cette loi a permis pendant cinq ans à des magistrats idéologues de s’acharner au mépris du droit et de la liberté contre Bruno Gollnisch, non pas pour des propos qu’il aurait tenus mais pour ce qu’il n’aurait pas dit !
C’était là le retour aux pires heures des dénis de justice des tribunaux de 1793 et de ceux des terrorismes lénino-staliniens et maoïstes où l’on envoyait massivement au goulag ou à la mort les individus condamnés non pour ce qu’ils avaient pu dire ou faire mais simplement en raison d’une présomption de soupçon de non alignement enthousiaste sur l’idéologie totalitaire d’asservissement des intelligences.
Inlassablement, le Centre Charlier, l’Agrif, l’Institut du Pays Libre ont placé l’abolition de la loi liberticide Rocard-Gayssot parmi leurs exigences politiques fondamentales. Et même à gauche, avec notamment madame Badinter, on finit par en dénoncer la dérive liberticide.
De plus, voulue pour combattre le seul négationnisme de la barbarie nazie, cette loi a eu pour regrettable effet dialectique pervers de le renforcer selon le raisonnement induit que s’il est interdit de penser et dire certaines choses, c’est qu’elles doivent être vraies ! En assimilant à du négationnisme à réprimer toute revendication de libre recherche ou constatation (telle celle que Katyn est un crime contre l’humanité perpétré par le communisme et non par le nazisme) on a fait un bien mauvais travail contre la vérité et la liberté.
Face aux indécences des négationnistes des différents exterminationnismes (Jeune-Turc, communiste, nazi) je n’ai cessé de dire et d’écrire qu’il fallait les réfuter et non les persécuter.
Mais mon ami Bruno Gollnisch, lui, n’a pas été persécuté pour quelque négationnisme que ce soit. Il l’a été fondamentalement parce qu’il est un brillant universitaire et un homme libre.
En rendant l’arrêt mettant fin à la persécution mise en œuvre par les cloportes totalitaires de Lyon III, les magistrats couchés et les roquets médiatiques, la Cour de Cassation a redonné de l’honneur à la Justice française et de la liberté à l’intelligence.

(1) Djerjsinski, l’immense criminel fondateur de la Tchéka devenue KGB puis aujourd’hui FSB. Sa statue demeure à Moscou où il est honoré comme un grand héros par les poutinistes.

lundi 6 juillet 2009

Différence entre un crime de guerre et une bavure

En 1956, durant la bataille d’Alger, en pleine folie meurtrière du FLN, l’armée française interroge des poseurs de bombes avec des méthodes un peu musclées pour éviter que d’autres civils innocents ne tombent sous les coups des attaques terroristes. Comment qualifie-t-on cela dans nos livres d’histoire scolaire, chez les journalistes et les politiciens du système ? De crimes de guerre abominables dans la digne continuité de la barbarie coloniale et pour lesquels la France et son armée doivent faire une repentance permanente.

En 1996, d’après un général français en poste à Alger à l’époque, l’armée algérienne aurait tiré depuis des hélicoptères sur les moines de Tibéhirine puis aurait décapité les cadavres, faisant disparaître les corps pour ne plus laisser sur place que les têtes coupées des malheureux religieux et imputer le crime aux islamistes. Comment France Info et d’autres journalistes français qualifient-ils ce massacre ? De « bavure de l’armée algérienne ».
Si ces faits sont confirmés, on ne demandera donc pas à M. Bouteflika de s'excuser au nom de l'Etat algérien et de faire repentance puisqu'il ne s'agit que d'une bavure et d'un regrettable accident de parcours dans l'histoire exemplaire et sans tâche du FLN et de l'armée algérienne...

Yann Baly
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Nota : A propos de cette affaire, Alain Juppé, Premier ministre en exercice en 1996, vient de déclarer qu'il fallait "faire confiance à la justice". Il sait de quoi il parle. Nous voilà rassurés.

Pas d’arme nucléaire pour les ayatollahs !

Les récentes manifestations en Iran ont démontré que la machinerie orchestrée autour du candidat « libéral » Mir Hossein Moussavi a été complètement dépassée par les aspirations de l’élite iranienne à davantage de liberté. Elles ont démontré également l’absence d’organisation et de chef charismatique de l’opposition aux ayatollahs ce qui, malheureusement, la condamne a être éliminée dans un bain de sang et de répression sauvage.
Le fait positif de ces évènements est d’avoir totalement décrédibilisé le régime totalitaire des ayatollahs. Le visage ensanglanté de Neda Agha-Soltan tuée à l’âge de 26 ans pour avoir tout simplement voulu vivre libre a littéralement tué l’espoir que pouvait représenter ce régime pour certains musulmans qui attendent avec impatience qu’il envoie une bombe nucléaire sur Israël, comme je l’ai entendu lors des manifestations pro-palestiniennes de cette année. Ils sont obligés de constater désormais que le premier ennemi des ayatollahs est leur propre peuple comme dans toute banale dictature.
Cette crise du régime des ayatollahs vient se greffer sur le problème de la volonté iranienne d’accéder à l’arme nucléaire. Celle-ci a plusieurs objectifs : Au niveau de la politique intérieure il s’agit de souder les Iraniens et de les détourner de la gestion économique calamiteuse des mollahs, au niveau de la politique extérieure l’arme nucléaire permettrait à l’Iran d’obtenir une certaine suprématie dans le monde musulman et en particulier sur les pays sunnites. Les rodomontades anti-israéliennes de Mahmoud Ahmadinejad ne sont-là que pour flatter l’antisémitisme de la rue musulmane, aucun pays musulman ne peut obtenir une quelconque notoriété sans un « anti-sionisme » affiché et virulent.
Mais les récents évènements font craindre le pire, le régime des ayatollahs est décrédibilisé et atteint dans sa légitimité, il n’a pas d’autre issue que de se durcir par un renforcement de la terreur et le risque est grand qu’il s’engage dans une fuite en avant nucléaire. Or Israël ne pourra jamais laisser accéder à l’arme nucléaire un pays qui a juré sa destruction totale, le risque ne peut même pas être envisagé pour les militaires israéliens. Les pays sunnites ne pourront pas non plus rester sans réagir face à un régime qui développe un impérialisme chiite (le Maroc a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran pour cette raison) et sans s’engager eux-aussi dans une course à l’armement nucléaire, cela concerne en premier lieu l’Arabie Saoudite et l’Égypte. Si l’Iran accédait à l’arme nucléaire ce serait également placer le monde sous la permanence d’un chantage nucléaire de la part d’ayatollahs obscurantistes et sanctuariser les racines du mouvement terroriste du hezbollah.
Cette marche à la possession de l’arme nucléaire fait courir le risque d’une nouvelle guerre dans un avenir qui peut être proche entre d’un côté l’Iran et de l’autre Israël et les pays sunnites. Le vice-président américain, Joe Biden, a déclaré le 5 juillet : « Israël a un droit souverain de décider ce qui est de son intérêt face aux ambitions nucléaires de l'Iran, que les États-Unis soient ou non d'accord », ce qui sous-entendrait que les États-Unis autoriseraient une opération militaire israélienne contre l’Iran. De son côte, l’Arabie saoudite a récemment déclaré qu’elle ne s’opposerait pas à ce que les avions militaires israéliens survolent son territoire en cas d’attaque de l’Iran. La chute du régime des ayatollahs est de plus en plus urgente.

Louis CHAGNON

Facebook piège à cons, suite…

Il y a quelques mois, j’ai tenté, sans grande illusion, de tirer la sonnette d’alarme devant l’enthousiasme frénétique que Facebook, le fameux « réseau social en ligne », suscite chez un trop grand nombre de nos amis qui n’hésitent pas à déballer leur vie privée, à étaler leurs activités ou préférences politiques (comme la confiture : moins on en a, plus on l’étale) ou parfois même à conter fleurette en ligne (ça coûte moins cher qu’un resto…). Bref, la virtualisation triomphante au service de Big Brother.
Tous ces gens viennent de recevoir un co-exhibitionniste de poids en la personne de Sir John Sawers, actuel ambassadeur de sa Gracieuse Majesté auprès des Nations-Unies et pressenti pour devenir le patron du MI6, les services secrets britanniques. Sa chère et tendre épouse ayant publié sur Facebook des photos de son mari en famille dont l’une où notre James Bond pose en maillot de bain. Mais ce n’est pas tout puisque Lady Sawers a également dévoilé le nom de code de son espion de mari. Pire encore, car l’on trouve aussi sur cette page de Facebook une photo du beau-frère de John Sawers en compagnie de l’historien révisionniste David Irving (pas bon pour les relations entre le MI 6 et le Mossad…), awful ! On attend avec impatience la liste des actions en cours ou futures des services britanniques en Iran.
Miss Sawers voudrait garder son cher mari à la maison rien que pour elle, qu’elle n’aurait pas agi autrement !

Yann Baly