mercredi 27 décembre 2006

Communiqué

Jacques Chirac veut faire de la suppression de la peine de mort un article de la constitution.

Nous sommes prêts à approuver cette mesure, à une condition, que soit clairement formulée : « la République Française reconnaît et défend le respect de la vie de la personne humaine depuis la conception jusqu’à la mort ».

Bernard Antony, Président de l’Agrif

mardi 26 décembre 2006

RECONQUÊTE: L'ACTUALITE DE LA CHRETIENTE RESISTANTE


"Reconquête" est la revue du Centre Henri et André Charlier et de Chrétienté-Solidarité. Le sommaire du numéro ainsi qu'une sélection d'articles peuvent être consultés ici.

Bien évidemment, vous pouvez offrir ou souscrire vous même un abonnement annuel (10 numéros) pour la modique somme de 45 euros (295 F).

Les personnes souhaitant connaître la revue sont priées de contacter le Centre Charlier: un exemplaire de la revue leur sera adressé gratuitement.

Et si Karl s’était appelé Oussekine ?

Plus j’écoute les discours et commentaires en vue des prochaines élections présidentielles, plus j’éprouve le sentiment que tout se brouille, qu’il ne s’agit plus là que d’un jeu à plusieurs coins où les candidats rêvent du coup qu’ils peuvent faire pour prendre, de préférence à gauche, la place ou un peu de la place de l’autre. C’est ce que j’ai appelé la politique « marketing ».

Tous s’accordent aussi à ne pas remettre en question certaines choses. Nous attendons ainsi le candidat qui dira clairement qu’il veut remplacer les lois de légalisation et banalisation de l’avortement par une autre législation et nous exposera laquelle.

Tous n’ont à la bouche que le discours jacobin incantatoire sur la citoyenneté et la république. Il y a pourtant belle lurette que cette république « une et indivisible » a de facto morcelé et divisé idéologiquement la France. La dénonciation du communautarisme est également un lieu commun proféré avec une touchante unanimité !

Et si la citoyenneté n’était plus le rempart suffisant pour nous prémunir de l’avancée conquérante de certains communautarismes ? Mais après son Ancien Régime où l’on reconnaissait plusieurs « nations » dans le Royaume, après les républiques citoyennes, ne peut-on pas se poser la question d’une possible représentation communautaire de tous les Français, pas seulement des minorités ?

On a en effet de plus en plus l’impression que les Français simplement citoyens sans solidarités religieuses ou ethniques sont bien démunis aujourd’hui, si peu protégés par l’Etat. Imaginons ce qui se serait passé si le petit Karl du lycée de Meaux s’était appelé Malik Oussekine ? A qui, à quoi aurait été dû alors son arrêt cardiaque ? C’est là un des thèmes de réflexion et de débat que je proposerai aux militants de Chrétienté- Solidarité- Jeunesse réunis en Bretagne pour leur traditionnel « camp d’hiver » et que je rejoins demain.

Qui donc a émis cette considération ? « Lorsque dans un même Etat vivent deux, ou plus de deux communautés différant par la race, la religion, la langue, la culture, il en résulte dans le meilleur des cas une situation complexe et pleine d’incertitudes. Beaucoup de situations de ce genre ont été réglées par une migration, volontaire ou forcée, avec ou sans accord international ».

lundi 25 décembre 2006

LA "REPLIQUE" DE NOVEMBRE




Je fais suite à la demande de quelques uns des lecteurs de ce blog en mettant en ligne l'emission de la Réplique que j'avais animée à mon retour du Liban. A mes côtés: Jeanne Smits(quotidien "Présent"), Cécile Montmirail (Reconquête), Fréderic Pichon (Europae Gentes) et David Fontey (Vox Galliae). Bonne écoute!

vendredi 22 décembre 2006

Bonnes Fêtes de Noël

A vous tous lecteurs de ce blog, que vous soyez, comme je le constate, pour la plupart, des amis fervents ou que vous ne soyez pas quelquefois en accord avec tout ce que j’écris, je souhaite un bon et saint Noël, dans l’espérance sinon dans la joie.

Comme vous le lisez dans mon dernier communiqué avant notre grande fête chrétienne, voici encore ce jour, la nouvelle d’un « fait divers » de la barbarie montante qui nous touche profondément. Celle-ci progresse sur les décombres causés par la triple crise de la foi, de l’intelligence et du courage à la base de ce que j’ai appelé dès 1976 le génocide français et européen.

Puisons dans la paix de Noël les forces pour suivre Celui qui a dit : « les tièdes, je les vomirai de ma bouche ».

REPONSE DU JOUR

Un lecteur me demande ce que j’entends par le « prochain » que, selon le commandement du Décalogue, l’on doit aimer comme soi-même. Bonne et vaste question !
Le prochain pour moi est constitué évidemment d’abord, tout simplement, par ceux que je côtoie dans ma vie quotidienne. Mais parmi eux, il y a ceux qui me sont proches par toutes les fibres de l’âme et du cœur, de l’intelligence, de la sensibilité, de l’humour. Il est facile de les aimer. Il y en a d’autres qui proches par la proximité me sont cependant lointains, avec lesquels il est difficile de communiquer, n’arrivant pas à trouver un point d’accroche, politique ou poétique, humoristique ou même gastronomique. Pourtant il faudrait aimer, je le sais, ce proche-là comme mon prochain. Ce proche-là n’est pas un ami, ni même un ennemi. Là réside sans doute la difficulté de l’aimer. Et pourtant, il le faudrait

Aimer ses ennemis, c’est aussi ce à quoi nous convie notre religion. Théoriquement, abstraitement, cela semble facile. Il faut l’aimer en Dieu, prier pour son amélioration, sa conversion le cas échéant, lui pardonner puisqu’il nous offense. Cela nous parait quelquefois impossible tant l’ennemi est méchant. On l’aime alors, dans une sorte de pulsion d’amour héroïque, du moins le croit-on, mais n’est-ce pas complaisante illusion, sans voir ce qu’il y a peut-être alors d’auto- admiration en nous ? Difficile d’être un saint !

A la réflexion aussi, s’il est quelquefois possible d’aimer ses ennemis dans une volonté ascensionnelle de notre âme, il n’est pas toujours facile d’aimer ses amis ! Dans la vie courante d’ailleurs, ce sont ceux-là qui quelquefois nous embêtent le plus ! « Dieu me préserve de mes amis, mes ennemis, je m’en charge ! ». Est-ce bien du Voltaire ? Je le crois mais j’hésite. Peu importe. Si vous saviez en effet comme mes amis sont embêtants ! Et le pire c’est qu’ils disent très exactement la même chose de moi ! Je ne puis tout de même m’empêcher de penser qu’ils n’ont peut-être pas tort. Raison de plus pour leur en vouloir !

Aimer son ennemi lointain ce n’est donc pas si difficile, mais aimer son ami si prochain, avec toutes ses manies, ce n’est pas toujours aisé ! « L’enfer, c’est les autres ! » La formule du triste Sartre a sa part de vérité ! La vérité c’est que « les autres », même les amis, « c’est pas toujours le paradis ». Mais la vérité c’est que si mon prochain n’est pas toujours comme il le faudrait, mon proche, je pense aussi souvent, très souvent, à ceux que j’ai côtoyés, admirés, aimés, l’espace d’un voyage, d’une rencontre. Je les ai souvent perdus de vue, perdus de voix. Je ne sais plus où ils sont, et même s’ils vivent encore. Mais ils vivent en moi.

Nous n’étions pas de la même race, et quelquefois même, aux frontières du Cambodge, pas de la même religion. Mais ils souffraient et combattaient avec tant de courage pour leur liberté et leur dignité.
Chaque soir de Noël, dans ma prière, je pense donc à mes proches, à mes prochains tout près. Mais sans cesse, c’est ainsi, je m’évade vers vous, frères de combats en humanité et frères en chrétienté, du Nicaragua ou de Lituanie, de Pologne ou du Laos, avec lesquels– n’est ce pas Thibaut ? , n’est ce pas Alain ? - nous avons trinqué avec les pires tord-boyaux à l’amitié qu’au-delà des mots, portent par le regard, les vibrations de l’âme et du cœur.

A LA RADIO

Ce matin 22 décembre, Philippe de Villers, ayant une extinction de voix, a confié qu’il se faisait soigner par un vétérinaire ajoutant qu’il avait en effet une résistance de bête à toutes les agressions.

Sa ressemblance totémique avec le cheval est il est vrai frappante, bien que sans méchanceté, on puisse trouver qu’il parle cependant plutôt avec des inflexions de bêlement. Aussi, son choix d’un thérapeute animalier n’est-il peut-être pas si…bête.

D’abord, selon Aristote, l’homme est un animal, un animal politique bien sûr ! Et après tout, pour sauver le pays, ne faudrait-il pas lui infliger un « remède de cheval » ? La question est juste de savoir quel vétérinaire politique sera capable de diagnostiquer les maladies du mammouth français en remontant des effets aux causes, d’en proposer les thérapeutiques et d’avoir enfin le courage et la force de les appliquer ?

jeudi 21 décembre 2006

La vie innocente peut-elle être mise aux voix ? par Yann Baly

Depuis quelques semaines, les journalistes et autres observateurs politiques parlent avec insistance de la dédiabolisation ou encore de la normalisation du FN. Ils semblent la déduire de certains gestes et de certaines déclarations émanant de membres de la direction du parti qui ne démentent pas ces rumeurs mais, au contraire, contribuent à les alimenter.

Il est tout à fait compréhensible qu’un homme, un groupe d’individus ou en l’occurrence, un mouvement politique souhaite ardemment ne plus être mis au ban de la société de façon arbitraire ou désire profondément ne plus être accusé injustement de crimes qu’il n’a pas commis. Le désir de vivre en paix est une disposition louable. Moins louable est l’attitude de celui qui pour rentrer dans le sérail du système, accepte l’inacceptable ou adopte des dogmes ou des modes qu’il combattait jusque là. Pire que la censure, c’est l’auto-censure !

Le système politico-médiatique qui règne en France ne fait pas de cadeau et n’accepte aucune concession sur l’idéologie qui fait son fondement. C’est à celui qui veut y rentrer de se renier et d’accepter son diktat, de fournir des preuves et pas seulement des affirmations. « Les preuves en terminologie politique, s’appellent des gages » écrivait Charles Maurras à ce propos.
Nous constatons avec regret que depuis quelques temps déjà, le Front national, sous l’impulsion de Marine Le Pen dit-on, est en train de donner des gages. Les donne-t-il à l’établissement ou à des électeurs potentiels ? Ce n’est pas à nous de le dire. Ce qui est certain, c’est que les principes qui nous animent rejettent d’un même élan l’allégeance à un système mauvais et le calcul électoraliste qui conduisent à renier des principes fondamentaux de notre combat.

Précisons tout de suite que ce qui nous dérange n’est pas la présence sur une affiche d’une « jeune fille d’origine non bretonne », comme l’a rappelé Bernard Antony, même si cela entre dans une tactique plus vaste qui vise à conquérir un électorat éthniquement ciblé. La méthode est discutable mais il n’y à pas la de remise en cause des principes qui ont été ceux de Jean-Marie Le Pen et du Front national depuis des décennies. La charte graphique des affiches du FN, ne nous empêche pas de dormir. Des goûts et des couleurs, on ne discute pas…
Par contre, l’annonce par Marine Le Pen, confirmée par Jean-Marie Le Pen, de la suppression du programme du FN de l’abrogation de la loi Veil sur l’avortement nous oblige à réagir fermement.
On se retranche désormais derrière le suffrage universel pour ne plus avoir à prendre position sur la question de l’avortement. C’est donc un référendum, en fin d’une hypothétique législature FN, qui décidera du sort des lois sur l’avortement.
Comme le rappelle un communiqué du 18 décembre 2006 : « Chrétienté Solidarité prend acte du fait que, par cette pirouette politique sur un sujet aussi grave, le Front national n’a plus de position officielle sur l’avortement. Au F.N de Marine Le Pen comme dans les autres partis, il semble désormais plus facile de faire du marketing politique et des opérations médiatiques que d’assumer des choix clairs. Cela fait-il partie de la « normalisation » du F.N dont on parle tant ? »
Le même texte rappelle également qu’ « aucune loi civile portant atteinte à la vie, fut-elle validée par le suffrage universel, ne saurait être mise au dessus de la loi morale. »
On ne peut accepter que la vie des enfants à naître soit soumise au jeu de la roulette russe du suffrage universel. Avoir imaginé cela pour ne plus avoir à répondre aux questions embarrassantes relève d’une irresponsabilité inacceptable.
« Et Pilate, voyant qu’il ne gagnait rien, mais plutôt qu’il s’élevait un tumulte, prit de l’eau et se lava les mains devant la foule, en disant : "Je suis innocent du sang de ce juste. " » (Math. 27.24).
Qu’est ce qui pousse certains dirigeants du FN à vouloir absolument exclure l’abrogation de la législation Veil-Aubry de son programme ?
Car, il faut le dire, cela ne date pas d’hier et il y a une constance dans cette volonté qui ne fait qu’accroître notre inquiétude. Il a fallu toute la fermeté de responsables du FN pour qu’en 2001, ce point figure dans le programme du mouvement.
Croit-on qu’en abandonnant cette position, l’on gagnera des voix ? Les seuls électeurs pour qui l’avortement est une cause déterminante de leur vote, ce sont ceux qui y sont opposés !
Et quand bien même cela ferait gagner des fois ou éviterait d’en perdre, ne plus vouloir mettre un terme à un génocide qui touche la vie des êtres humains les plus innocents est une erreur inqualifiable. « En politique, il est des erreurs pires que des crimes. »
Quelques jours avant l’annonce de ce revirement, le Pape Benoît XVI s’adressant à de nouveaux ambassadeurs auprès du Saint Siège déclarait : « Je sais qu’il faut un certain courage pour maintenir le cap au milieu des difficultés, en ayant comme objectif le bien des individus et de la communauté nationale. Cependant, dans la vie publique, le courage est une vertu indispensable pour ne pas se laisser guider par des idéologies partisanes, ni par des groupes de pression, ni encore par le désir du pouvoir. »
C’est Jean-Marie Le Pen qui rappelait préférer être battu sur ses idées qu’élu sur celles des autres. Il est à craindre que cette courageuse maxime ne soit noyée sous les flots de la normalisation annoncée. Cette normalisation qui fût, en son temps, le nom donné par les communistes à la période de répression que connut la Tchécoslovaquie après les événements de Prague en 1968. Le terme lui-même n’augure donc rien de bon…
Le Front national est entré dans une phase similaire à celles qu’ont connu les mouvements nationaux après leur accession au pouvoir en Italie et en Autriche : ne pouvant entrer dans le système sans se renier, ils s’y sont dilués. Pour quels résultats ?


Yann BALY

La loi Gayssot, déni de droit

L’appel contre les lois mémorielles de soixante éminents professeurs de droit constitue un grand évènement dans le combat contre la chape de plomb totalitaire que constitue la loi Rocard - Gayssot et celles qui en procèdent.

La grande éditorialiste et historienne juive Annie Kriegel avait averti Michel Rocard qu’elle était une loi «stalinienne» et elle avait dit à ses inspirateurs juifs qu’elle apparaîtrait comme le fait d’une«insupportable police juive de la pensée». (Figaro 3 avril 1990). D’éminentes personnalités juives la rejoignirent dans cette crainte jusqu’à plus récemment Elisabeth Badinter et cinq cents historiens.

Les professeurs de droit écrivent notamment: « Le législateur se substitue à l’historien pour dire ce qu’est la réalité historique et assortir cette affirmation de sanctions pénales frappant tout propos ou toute étude qui viseraient, non seulement à sa négation, mais aussi à inscrire dans le débat scientifique, son étendue ou les conditions de sa réalisation ».

Ils développent dans leur texte remarquable combien les lois mémorielles violent ainsi à plus d’un titre la constitution et les principes du droit:

▬ « Le législateur outrepasse ses compétences »

▬ « Elles s’inscrivent dans une logique communautariste »

▬ « Elles violent le principe d’égalité en privilégiant la mémoire de certains génocides et en en ignorant d’autres tel celui du Cambodge »

▬ «Elles violent les principes du droit par leur imprécision quant à la nature de l’infraction et à la sécurité juridique en matière pénale »

▬ « Elles violent la liberté d’expression de manière disproportionnée »

▬ « Elles musèlent la liberté d’opinions »

Les juristes expriment ainsi ce que nous exprimons depuis des années considérant que ces lois sont des atteintes à la liberté positive de recherche et d’expression constitutive de notre identité française.
Avec la volonté sans faux-fuyant de remplacement de la législation de culture de mort de la loi Veil et des textes qui l’aggravent encore, le clair engagement d’abolir les lois mémorielles constituera une des exigences décisives pour choisir le meilleur candidat possible défendant l’identité française et chrétienne lors des prochaines consultations électorales.

mercredi 20 décembre 2006

Le Front National et moi

D’un point de vue humain et chrétien, je me réjouis beaucoup de la réconciliation de Bruno Mégret et de Jean-Marie Le Pen . Elle prouve certes combien l’enflure dans l’injure, la malédiction, et autres procédés excessifs était inutile. Elle prouve aussi et c’est heureux combien on peut savoir faire prévaloir l’oubli sur le ressentiment.

D’un point de vue politique, je n’éprouve aucune rancœur d’avoir été pour ma part de facto exclu du Front National, sans quelque entretien ou procédure que ce soit alors que je n’avais démissionné que de son Bureau Politique pour manifester clairement mon désaccord sur un certain nombre de choses. Cela aussi appartient au passé.

Le Front National s’étant donc séparé de moi, finalement cela a pour avantage de me situer en totale liberté par rapport à son évolution, sans contrainte de la discipline militante dont on m’a délié, somme toute heureusement. Je considère donc désormais, on l’a vu, le Front National avec la même sympathie à priori que toutes les autres composantes du mouvement national, royalistes ou républicaines, pour peu, tout de même, qu’elles professent du respect pour l’identité chrétienne de la France, et qu’elles n’attaquent pas le christianisme au nom de conceptions racistes ou laïcistes.

Je considère bien sûr ce qu’il peut y avoir d’instrumentalisation, de manœuvres d’action psychologique, de manipulation de l’opinion dans les nombreuses dépêches, articles et commentaires convergents sur l’évolution du Front National. Néanmoins, je sais aussi combien certains journalistes très déterminants y bénéficient d’une grande considération et ce qu’ils expriment ne fait pas l’objet de grandes réserves ou démentis mais au contraire répond à ce que certains attendent pour le changement « d’image de marque » Pour ma part, je me contenterai aujourd’hui de confirmer ma tristesse devant certaines évolutions, même si j’en jugeais d’autres très souhaitables. Car il y a des évolutions positives et d’autres hélas régressives.

Communiqué


L’Agrif va se porter partie civile dans l’affaire de l’incendie de la chapelle de la cité de la Rouguière à Marseille et de celle de six véhicules à proximité.

Rappelons que cet acte terroriste anti-chrétien a été commis quasiment au vu et au sus de beaucoup de témoins, par une dizaines «de jeunes» encagoulés.

Au préalable, «ces jeunes» manifestement musulmans fanatiques, avaient « taggé» sur les murs «Réouverture de la mosquée ou la violence toute l’année». Ceci faisait d’évidence allusion à la fermeture d’un local commercial proche, occupé illégalement et transformé en lieu de prières.

Rappelons ici qu’il y a très légalement à Marseille des dizaines de mosquées et des centaines de lieux de prières.
On ne voit de toute façon pas pourquoi le regret de ne pouvoir en occuper une de plus devrait motiver un incendie de chapelle catholique.

Cela il est vrai est encouragé par la position dite «laïque», de l’établissement politique. Selon celle-ci, l’islam qui a pourtant séculairement menacé l’Europe, devrait être mis sur un pied d’égalité avec le christianisme qui lui a fondamentalement donné les valeurs, même laïcisées, de dignité humaine et de vraie liberté.

L’acte de Marseille et sa motivation explicite marquent que le problème le plus important causé par l’immigration est celui du facteur islamique. Cela va apparaître toujours plus.
Sa résolution ne pourrait être facilité que par une évolution de l’islam semblable à celle du judaïsme et du christianisme relativisant le coran et celui de l’exemplarité de Mahomet par le contexte historique.

Or ce n’est pas seulement dans les mosquées dites salafistes mais dans toutes, que l’on enseigne que tous les «incroyants» iront en enfer, que l’islam a vocation de conquérir le monde, d’y imposer sa Charia et de n’y tolérer comme soumis à la «dhimmitude» que les juifs et les chrétiens.

Voilà ce qui va de plus en plus peser sur la société française. Il est vain de prétendre combattre le communautarisme et de ne pas voir qu’un des concepts les plus fondamentaux de l’islam est celui de «l’umma», la communauté islamique qui doit transcender et même balayer toute autre appartenance.

Les faits, même religieux sont têtus, le républicanisme jacobin aussi, hélas. Il n’a cessé de coûter très cher à la nation française.

lundi 18 décembre 2006

Le FN et la défense de la Vie; un aggiornamento?


Bernard ANTONY
Président de Chrétienté Solidarité
et
Yann BALY
Secrétaire général du Centre Charlier


communiquent :

Une dépêche Reuters du 18 décembre 2006 nous apprend que Marine Le Pen annonce le retrait de l’abrogation des lois sur l’avortement du programme du Front National. « Le Front national, selon Marine Le Pen citée par Reuters, demandera aux Français de se prononcer par référendum, à la fin de la prochaine mandature législative sur l’éventuelle abrogation de la loi Veil sur l’IVG ». Elle ajoute que « ce qui est modifié dans le programme du Front national, c’est que cette abrogation ne sera pas demandée par la majorité parlementaire du Front national ».

Chrétienté Solidarité prend acte du fait que, par cette pirouette politique sur un sujet aussi grave, le Front national n’a plus de position officielle sur l’avortement. Au F.N de Marine Le Pen comme dans les autres partis, il semble désormais plus facile de faire du marketing politique et des opérations médiatiques que d’assumer des choix clairs. Cela fait-il partie de la « normalisation » du F.N dont on parle tant ?

Pour ce qui nous concerne, aucune loi civile portant atteinte à la vie, fut-elle validée par le suffrage universel, ne saurait être mise au dessus de la loi morale. C’est donc sur des propositions concrètes que nous nous déterminerons lors des prochaines échéances électorales.

Il n’y a, à ce jour, qu’un seul projet législatif précis, à la fois respectueux de la vie et charitable pour les femmes en détresse, c’est celui élaboré par le Centre Charlier. Puisse-t-il inspirer les candidats aux élections présidentielles et législatives.

vendredi 15 décembre 2006

Quelques reflexions en passant

Faisant suite aux émissions de la réplique et aux textes de ce blog, je reçois beaucoup de courrier sur les différents points que j’aborde et je suis désolé de ne pouvoir toujours y répondre comme je le souhaiterais.

Bien sûr, j’aborderai le moment venu, sur le fond, les raisons de mon choix pour les élections présidentielles. On le sait, je me déterminerai en fonction des positions des candidats sur les sept exigences de salut public que j’ai déjà formulées et que je présenterai et développerai à nouveau d’ici quelques semaines.

J’ai lu avec intérêt les articles du Monde sur la « dédiabolisation » de Jean-Marie Le Pen et du Front National ou celui du Point sur la « normalisation », et même celui du « New-York Herald » sur le changement de stratégie du Front National cherchant désormais à rallier les immigrés.

N’ayant jamais été un partisan du Diable, je me réjouis bien sûr, si elle est réelle, de la perte d’influence de ce personnage dans le Front-National. Mais moins ironiquement, je souhaiterais bien comprendre ce qui diabolisait ce mouvement et ce qui le dédiabolise aujourd’hui. Un de mes amis me répond que ce qui le diabolisait, c’étaient les jeux de mots de Jean-Marie Le Pen, les fameux « dérapages » et qu’il n’en fait plus de pareils aujourd’hui. Je crois pourtant que ces mots, ambigus ou pas toujours très heureux, étaient surtout très utilisés, très instrumentalisés selon un procédé d’application de la praxis léniniste : « Ce n’est pas le fait qui compte mais l’exploitation que l’on en tire ».

Certains encore me disent que le F.N. serait dédiabolisé parce qu’il aurait changé de discours sinon de position sur la loi Veil ou encore sur l’immigration.
Alors les instituts de sondage seraient plutôt enclins à lui accorder le haut de leurs « fourchettes » d’évaluation, l’incitant ainsi encore plus, lui ou son état-major de campagne, à aller dans un sens plus « républicainement correct » selon l’idée centrale de l’article du Point. On loue ainsi dans ce magazine la « normalisation » du mouvement des Le Pen. Cela permettrait aussi aux maires qui hésitent encore, d’accorder plus facilement leurs signatures de parrainage civique à un Jean-Marie désormais plus politiquement correct.
Si tel était le cas, et quoi qu’il en soit des calculs politiciens, je m’en réjouirais car comme je l’ai déjà écrit dans ce blog, il serait non seulement injuste, odieux, mais même dangereux pour la paix civile que Jean-Marie ne puisse se présenter.

Certains pourtant le souhaitent comme l’indécente M.A.M., dite « Miam-Miam » qui n’hésite pas à laisser entendre que dans ce cas, elle serait candidate, puisqu’il n’y aurait plus le risque à cause d’une candidature de division, d’un Le Pen au second tour.
Inversement, à gauche, je ne pense pas que l’on souhaite l’absence de Le Pen. Voilà pourquoi au journal Le Monde, on préfère, au moins pour un temps, mettre la pédale douce sur la diabolisation, quitte à y revenir ensuite, une fois Le Pen assuré de ses signatures afin qu’il gêne Sarkozy sans pour autant trop nuire à la royale Ségolène. De celle-ci, je le répète, je crains pour ma part qu’elle soit encore plus cyanuriquement dangereuse pour la France, nos libertés et nos valeurs, que Chirac ou Jospin.

Comme je l’expliquais hier à un sympathique auditeur de Radio-Courtoisie, rencontré à Orly, le fait que je sois globalement opposé au système politique dans lequel nous vivons, ne m’interdit nullement de l’observer, d’essayer d’en saisir les mécanismes et les enjeux.
Mais je le rassure, je ne cherche pas à devenir « politiquement correct » aux yeux des journalistes qui s’épanouissent dans cette démocratie par trop viciée où des minorités manipulent la majorité.
Encore moins, je ne veux être « normalisé ». La connotation totalitaire de ce terme est pour moi atroce. C’est un des mots-clés de la culture de mort. Ce qu’ils appellent normalisation n’est en effet que la systématisation de l’a-normal, de l’anti-moral et de l’anti-naturel. C’est « le meilleur des mondes » génialement anticipé par Aldoux Huxley et par Orwell.


A lire ces jours-ci l’excellent numéro d’Historia titré « Che Guevara-L’autre vérité ».

Le mythe du « Che » est l’une des grandes escroqueries de notre temps. Présenté comme une sorte de Christ du XXème siècle, le Che était en réalité un forcené stalinien et maoïste sanguinaire. Il était au Christ ce que Ségolène est à Jeanne d’Arc.

mercredi 13 décembre 2006

Nombrils à l'air en hiver

Mr Forcari du quotidien capitalo-gauchiste Libération, évoquait la réaction d’hostilité des derniers catholiques traditionalistes du Front National après moi à propos des affiches qui viennent de paraître parce qu’elles représentent une jeune fille de couleur coiffée selon la mode dite «afro».

Mr Focari s’est livré là à l’une de ses coutumières fielleries contre la mouvance qu’il exècre le plus dans le Front National. D’une part, au moment où il écrivait, nul n’avait connaissance hormis l’équipe de Marine le Pen, de ces affiches.

D’autre part, mes amis catholiques du F.N ne peuvent bien évidemment s’indigner de ces affiches en raison de l’appartenance ethnique ou raciale de la Française qu’elle représente. Je rappelle la campagne obsessionnelle contre moi de groupes tels que celui de Terre et Peuple de M. Pierre Vial me reprochant d’avoir selon eux déclaré un jour que je préférais un noir catholique à un païen européen.

Mes propos étaient un peu déformés mais pas sur l’essentiel. J’avais en effet dit que dans l’ordre politique, je préférais un africain catholique et anticommuniste à un européen communiste. Je persiste et je signe.

Par ailleurs, c’est moi qui ai jadis fait se produire pour la première fois, à l’université du Front National que je dirigeais, celle qui pendant plusieurs années allait être la chanteuse phare du Front National, Isabella, excellente amie, toute de finesse et de gentillesse, d’origine malgache.

Je n’ai donc vraiment rien contre le fait de représenter sur une affiche du FN une jeune fille ethniquement non bretonne. La presse m’a interrogé aussi sur ce que je pensais de son petit ventre à l’air. J’ai répondu que je réprouvais cela en cette saison.Mes amis médecins me disent en effet combien les charmantes créatures qui tiennent à se promener ainsi par temps froid s’exposent à attraper des refroidissements. Le vent glacial aime en effet profiter de ces ouvertures tentatrices, et déclencher ainsi de méchantes fluxions, surtout chez des filles du soleil…

Mais laissons là notre jeune fille des îles, j’ai exprimé qu’en revanche, je ne trouvais pas excellente l’affiche du jeune cadre aux vêtements en désordre. Il ne reflète pas du tout à mon avis la déception due aux échecs du travail. Il a simplement l’air d’un homme qui vient de prendre une sacrée cuite avec les copains. Mais peut-être s’agit t-il en réalité d’une affiche à vocation subliminalement anti-alcoolique.

Non vraiment, cela ne m’emballe pas.

mardi 12 décembre 2006

Demain à 19h30


Zidane, candidat?

On me demande ce que je pense du voyage de Zinedine Zidane en Algérie. Ma réponse est simple : le plus grand bien ! Et ce dans deux cas de figure :

- Ou Zinedine Zidane se sent algérien et il rejoindra avec ses parents le pays de ses racines. Dans ce cas, sa puissance d’exemplarité est telle qu’elle entraînera, à n’en pas douter, selon les lois de l’instinct mimétique, un immense retour en Algérie des habitants en France d’origine algérienne.

- Ou Zinedine Zidane se sent français et alors il pourrait être le seul à rebâtir l’Algérie française sous forme d’une république confédérale. Cela n’est pas impossible !

Que veulent en effet les Algériens qui vivent en France sinon tous les droits des Français ? C’est ce que le processus d’intégration définitive déclenchée en 1958 visait à leur donner si par malheur le général De Gaulle n’avait pas trahi ses promesses et celles du plan de Constantine.

Dans ce cas là, bien sûr, les Français d’origine algérienne repartiraient vivre en Algérie ainsi que les Pieds-Noirs qui le souhaitent et que l’on réclame là-bas, tant leur savoir-faire manque à la terre d’Algérie.

C’est évidemment pour cette hypothèse que je formule des vœux.

Je voudrais alors, il est encore temps, que Zizou soit candidat à la présidence de la République. Une fois élu à l’Elysée, il n’aurait pas de mal à obtenir des Algériens qu’ils exigent le départ du sinistre Bouteflika.

Il n'aurait pas de peine non plus à obtenir les cinq cent signatures de parrainage de sa candidature. Il représente une nouvelle génération politique issue, comme on dit, de la société civile. Il ralliera à lui aussi bien les « beurettes » à coiffure « afro » que les africaines coiffées comme Condoleazza Rice mais aussi les grandes blondes qui veulent, avec raison, un nouveau look en politique.

Zizi a beaucoup plus d’allure que Nicolas Sarkozy, il est moins nerveux, il risque moins de trébucher, il va en fin de parcours droit au but. Ni Chirac, ni Villepin ne pourront lui faire des « crocs en jambe », ni M.A.M. réussir à le mordre avec ses grandes dents carnassières.
A côté de lui, Ségolène, qui hélas se fane toujours un peu plus, tant la politique est grande dévoreuse de personnages, n’apparaîtra que comme une possible préposée aux inaugurations, tandis que Marie-Georges Buffet pourra s’épanouir dans sa véritable vocation non pas de ministresse des sports mais de « dame-pipi » au Parc des Princes. Arlette Laguillier s’étouffera d’indignation devant le sport-spectacle des « travailleuses- travailleurs » exploités par les intérêts du grand capital dont Zizou ne sera que l’instrument. Mais le prolétariat ne l’entendra point.

Bayrou et Villiers qui sont un peu à la traîne auront avec Zizi un beau prétexte pour se retirer paisiblement sur la touche, l’un dans son Béarn, l’autre au Puy du Foot.

Quant à Jean-Marie Le Pen qui, après Zinedine Zidane, a été le plus sportif de tous, il ne verra pas d’un mauvais œil cet homme sympathique à la place qui aurait pu lui revenir, se rendant à la considération de sa fille Marine selon laquelle « les Français aspirent à un changement de génération ».

Quant à moi, renonçant à ma candidature d’ailleurs pas encore déclarée, je ne revendiquerai que l’honneur d’avoir inspiré cette belle idée d’un futur président de la république confédérale franco-algérienne dont la seule religion sera celle des Dieux du Stade.

lundi 11 décembre 2006

De retour

  • De retour à la maison, j’entends à la radio Dominique de Villepin regretter que le général Pinochet n’ait pas été jugé pour ses crimes.
    Je n’ai jamais entendu le ci-devant Villepin réclamer la même chose pour Fidel Castro qui vit toujours et qui est directement responsable de cent fois plus de crimes que le général Pinochet, contraint de rétablir l’ordre devant la menace castriste au Chili qui aurait ruiné ce pays comme l’ignoble Castro l’a fait de Cuba.
    Je n’ai pas non plus souvenir que le ci-devant Villepin ait jamais regretté la non-comparution devant des tribunaux des dictateurs communistes Pol-Pot, EnverHodja, Honecker, Mao-Tse-Toung, qui ont causé un million de fois plus de victimes que le général Pinochet.
  • Lu dans le Monde de ce jour, une fois n’est pas coutume, un excellent article de Michel Lefebvre titré « Quand le PCF négociait avec les nazis. » J’en reparlerai ce mercredi à Radio-Courtoisie à l’émission de la réplique à 19h30.
    A la suite de cet article, dû au même signataire, une précision sur le chiffre des fusillés par les Allemands pendant l’occupation. Le chiffre à peu près scientifiquement établi aujourd’hui est de 4520. On est loin des 75000 fusillés revendiqués par le parti communiste pour faire oublier le pacte Hitler-Staline.
    On vérifie ici combien l’histoire donne lieu à des révisions-rectifications qui sont l’honneur des historiens libres.
    J’ai souvent dit que j’étais pour ma part un « affirmationniste » des crimes du nazisme mais que la loi Rocard-Gayssot était une monstruosité stalinienne.
    En effet, au lieu de réfuter les négationnistes, on les persécute. Alors inéluctablement se répand l’idée que cela ne peut être que parce qu’ils ont raison.
    Et voilà que Mr Mahmoud Ahmadinejad accueille donc à Téhéran un grand congrès sur la question, se plaçant ainsi avec habileté comme un défenseur de la liberté de recherche et d’expression !
    Cela est de bonne guerre mais c’est bien triste. Les crétins totalitaires qui ont imposé partout en Occident des lois copiées sur celle de Rocard-Gayssot sont les responsables de cet état de chose. Beau travail messieurs les censeurs ! Mais comment nous prétendre encore le pays de la liberté de l’intelligence lorsque l’on a intenté à mon ami Bruno Gollnisch un ahurissant procès de sorcière au XXIème siècle pour avoir simplement exprimé qu’il laissait aux historiens le soin de chercher et de débattre des questions de la seconde guerre mondiale comme des autres.
    Je suis donc tout à fait hostile à l’idée monstrueuse qui nous ravalerait à leur niveau, d’emprisonner les négationnistes stalinoïdes qui nient les deux cent millions de victimes du communisme.
    Mais plus que jamais je crois nécessaire d’en faire le procès historique comme Chrétienté-Solidarité l’a esquissé le 9 novembre 1997 pour juger des crimes contre l’humanité du traître Boudarel, exterminateur de nos soldats français prisonniers en Indochine au camp 113.

jeudi 7 décembre 2006

Nouvelles d'Allemagne

Pour raison familiale, je passe, avec mon épouse, quelques jours en Allemagne, à Göttingen, belle ville universitaire et historique de Basse Saxe dont Barbara a chanté les enfants : « Car les enfants ce sont les mêmes à Paris comme à Göttingen ».

Cela est vrai et faux à la fois. Vrai, en ce sens que, n’en déplaisent aux racistes, tous les enfants du monde se ressemblent. Vrai encore en ce sens que, plus ou moins blonds ou plus ou moins bruns, les petits Allemands ressemblent aux petits Français, comme tous les petits enfants sur les deux rives du Rhin depuis des siècles.

A l’avantage de l’Allemagne, je vérifie encore une fois combien tout est propre, ordonné, respectueux d’autrui ; les gens sont gentils, attentifs, empressés à vous renseigner.

Nous étions, hier, à l’aéroport puis à la gare de Francfort. Quelle différence avec notre gare du Nord, si tiers-mondialisée et clochardisée, avec ses recoins douteux et une faune pas toujours rassurante. J’en ai eu l’expérience.

L’immigration turque est ici la principale avec, comme partout en Europe, ses restaurants chiche-kebab aux enseignes du Bosphore ou des Dardanelles. Mais elle n’est pas tapageuse : pas trop de bruits ni d’odeurs comme disait jadis le Jacques Chirac d’un moment. Les Allemands accueillent volontiers les Turcs et les Turcs s’adaptent à Allemagne.

Entre les deux races, germanique et touranienne, il y a, il est vrai, des points de convergence. Il y a aussi, au-delà de la différence de religion , la sympathie historique depuis le XIXème siècle dans l’alliance militaire, dans la germanophilie des Jeunes Turcs et de Mustapha Kémal, dans la construction de la ligne de chemin de fer Berlin/Ankara.

L’indépassable reporter Henri Béraud a admirablement évoqué cela. Et même Hitler sut faire recruter des SS avec la collaboration des muftis de Jérusalem, de Sarajevo et d’Ankara.

Au-delà des régimes, il y a ainsi dans le rapport des peuples, dans leur inconscient et dans les sentiments profonds des individus, des attirances ou des répulsions qui ne sont pas de l’ordre de la raison pure.

Mais cela dit, ma fille et mon gendre, jeune docteur en neuro-sciences et invité dans un grand institut de recherche, y sont admirablement bien accueillis par les Allemands qui aiment les Français. Mais ils me faisaient remarquer qu’ayant déjà deux enfants, on les considérait avec un grand étonnement.

Car les petits enfants des anciens Allemands sont rares à Göttingen. En promenade, ce jour, sur les belles pistes piétonnières, j’ai, en effet, croisé des dizaines de couples avec …des chiens (tout, sauf des bergers allemands)[1].

Qu’on se rassure, les Turcs comblent les vides. Comme chez eux, jadis, dans les zones de l’Arménie conquise.


[1] Je n’ai strictement rien contre les chiens même pas contre les bergers allemands.

lundi 4 décembre 2006

Retour sur le voyage du Pape en Turquie

Ce dimanche à 18h aux informations de RCF, la radio du Vatican en langue française, on commentait les aspects positifs du voyage de Benoît XVI en Turquie.
J’ai entendu proférer explicitement, sans aucune ambiguïté, qu’il avait « prié, recueilli à la manière musulmane, en direction de la Mecque ».
Dans la foulée, un religieux a développé, combien cela permettrait une heureuse rénovation des rapports de l’Eglise avec le grand peuple Turc qui a joué un rôle si éminent dans notre histoire.
On aurait cru entendre Jacques Chirac prônant l’intégration de la Turquie dans l’Europe arguant du fait que celle ci appartenait à l’Europe par son histoire.
Pour ce qui est de l’intégration de la Turquie dans l’Europe, on peut penser que le premier ministre Erdogan a peut-être quelque peu traduit, à l’avantage de sa politique, les aimables propos de circonstance du pape. On veut le croire.
Et de toute façon, je le répète, ce n’est pas au pape si ardemment soucieux du respect de la démocratie et de la laïcité de se mêler de cette affaire. Même Saint Louis invitait celui de son époque à respecter la distinction des domaines !
Pour ce qui est de l’ attitude de Benoît XVI dans la Mosquée bleue, derrière le grand Mufti, mes amis m’affirment qu’un communiqué officiel du Vatican a démenti qu’il ait prié en direction de la Mecque.
Je veux donc bien croire à un nouvel artifice de la désinformation de ce que j’ai appelé le Tchernobyl médiatique.
Alors qu’a vraiment dit ou pas dit le pape, quels ont été ses gestes ? J’avoue être quelque peu désorienté.
A-t-il oui ou non parlé comme je l’ai lu dans plusieurs journaux de l’islam « religion de paix et de raison »?
Si oui, cela brouille quelque peu le message de Ratisbonne qui, tout de même, portait aussi sur l’islam et son prophète.
Mais peut-être, depuis aurait-on découvert un Coran alternatif de celui que j’ai lu et relu ?
Ou bien les muftis turcs ont-ils assuré Benoît XVI qu’ils considéraient le Coran comme un texte à interpréter, à relativiser eu égard aux us et coutumes des peuples d’Arabie au VII siècle.
Peut-être aussi les biographies (Sira) et les hadith rapportant les faits et gestes du Prophète et enseignés dans tout l’islam comme véridiques ne sont-ils plus désormais exemplarisés ?
Je n’ai pas non plus entendu que le pape ait évoqué explicitement le génocide des chrétiens de Turquie au XX siècle. Je pense bien sûr que les Turcs sont très forts et très sourcilleux et qu’ils n’ont pas sur les crimes de leur passé la mauvaise conscience des Allemands pour les leurs.
Faudrait-il donc uniquement condamner, ce qui s’est passé d’abominable à Auschwitz mais faire silence sur les horreurs en Anatolie ?
La diplomatie impliquerait-elle une si grande variabilité dans la mémoire des crimes contre l’humanité ?
Tout cela tournoie dans mon esprit.
Mais je ne puis m’empêcher de penser que les courants d’air et d’eau du Bosphore et des Dardanelles ont quelque peu fait tourner les têtes des responsables de la diplomatie vaticane. On est, il est vrai, en Turquie au pays des Derviches Tourneurs !
Pour parler de le Turquie « pays charnière » faut-il donc faire disparaître la mémoire de ses immenses charniers de chrétiens torturés ?
A ce propos aussi, aurons nous un jour enfin la satisfaction, pour l’honneur de l’Eglise, de voir un pape aller se recueillir sur les charniers d’Ukraine, de Russie ou du Cambodge ?
Quoiqu’il en soit, je ne trouve aucun argument, aucune considération impérative, pour ne pas exprimer ma tristesse devant des gestes que ne légitime même pas une quelconque repentance.
Après Paul VI rendant aux Turcs les drapeaux de la victoire de Lépante voulue par Saint Pie V et épargnant à l’Europe encore libre le joug ottoman avec la terreur de ses janissaires et la tristesse de la dhimnitude ; après Jean-Paul II posant ses lèvres sur le Coran, je ne comprends guère la nécessité pour Benoît XVI de chausser de légères et blanches babouches pour suivre dans la belle mosquée bleue, un grand mufti hautain drapé dans sa certitude religieuse.
Bien sûr j’observe que Benoît XVI n’avait point dissimulé son crucifix et qu’il n’a pas récité la Fatiha. J’ose même imaginer qu’il a certainement prié Dieu pour que la Mecque s’ouvre un jour au culte de Notre Seigneur Jésus-Christ. Je ne conclus pas de sa visite dans le temple islamique qu’elle puisse signifier une apostasie, ni même une démarche syncrétique, ou une sorte de trans-œcuménisme inter-religieux.
Mais comment ne pas voir à quels désarrois, à quelles incompréhensions, à quelles interprétations cela peut conduire ?
Le pape si bien informé de la réalité du système médiatique mondial, si bien informé de la puissance de la volonté d’instaurer une sorte de super religion onusiaque, peut-il croire que, au-delà de ses paroles, ses actes puissent ne pas donner lieu à une interprétation confusionniste.
C’est bien de parler des racines chrétiennes de l’Europe mais alors que les clochers des églises ne vont pas refleurir de sitôt en Turquie, comment désormais s’opposer chez nous à la multiplication des mosquées ?
Au café de Lavaur ce dimanche, mon vieil ami Abdallah le harki, dont toute la famille est revenue à l’islam m’a dit : « Tu vois, même ton pape il fait sa prière à la mosquée ».
Quant aux braves gens de mon village, pour eux, désormais, l’église ou la mosquée c’est tout comme. Alors ils préfèrent aller à la chasse ou jouer leur tiercé. L’église est vide en attendant d’être transformée en mosquée comme dans la ville voisine de Graulhet où l’on a abattu la croix d’une église en présence des derniers curés du secteur pleinement satisfaits de cette charité démocratique..

Trois Tourangeaux soupçonnés de djihadisme

C’est le titre d’un article en page 1 dans le Monde de vendredi 1er décembre consacré à « des jeunes tourangeaux » (sic) arrêtés en Syrie où ils s’apprêtaient à passer la frontière pour l’Irak à des fins, semble t-il, pas forcément humanitaires….

Ces jeunes tourangeaux s’appellent, selon Le Monde, Abdellamid Sakhi, Nasr Eddine Berrada et Moustapha el-Sanharrawi.

On ne doute pas un instant que le sentiment d’identité tourangeaude n’ait été déterminant dans les engagements militants de ces jeunes issus de la meilleure bourgeoisie tourangeaude.