mercredi 7 février 2007

« Karl Marx serait aujourd’hui lepéniste »!

Voilà, à en croire les informations du 6 février à 19h sur France-Inter, une affirmation de l’ancien militant et intellectuel communiste Alain Soral, le conseiller actuellement en vogue de Jean-Marie- Le Pen pour les élections présidentielles. Elle aurait été assortie de propos sur le fait que ce dernier pourrait rassembler en effet derrière lui les pauvres des H.L.M comme le parti communiste de jadis (sous entendu : le vrai, le grand, le pur)

Et c’est ainsi qu’en l’an de disgrâce 2007, c’est un conseiller de Le Pen qui refait le coup d’un Karl Marx somme toute du genre Armée du Salut.

Mon premier mouvement a été le haussement d’épaule et j’ai commenté pour ma chienne Praline qui me regardait, interrogative : n’importe quoi !

Et puis, très vite, une pulsion d’indignation, la pensée que l’on ne pouvait laisser passer une telle ineptie pour ce qu’elle recouvre, tout de même, d’explicite adhésion à l’un des plus gigantesques bourrages de crâne de l’histoire, de distillation, encore, du mensonge essentiel au cœur de la subversion communiste, à savoir que ce serait la générosité, le désir de justice (la charité, quoi!) qui seraient les principes de la pensée et de l’action du communisme marxiste.

Je ne connais pas Alain Soral. Des amis me le disent sympathique et je les crois volontiers, ils me demandent de comprendre les difficultés de son évolution idéologique et j’y suis prêt. Je combats pour des idées et non contre des personnes. Mais ce qui est affligeant c’est que Soral dispose tout de même de l’audience accordée, es-qualité, aux conseillers de Jean-Marie Le Pen.

Ce que sa déclaration révèle, en convergence avec d’autres propos, c’est que venant du parti communiste, il ne rompt avec le communisme mais seulement avec l’actuel parti bien décevant pour lui.

Alors, il se livre en quelque sorte à une manœuvre de transfert visant à impulser dans le Front National l’élan révolutionnaire qu’il ne trouve plus dans le parti de Marie Georges Buffet, la « dame-pipi » du siège du Colonel Fabien.

Ainsi, sous couvert du parti de Jean-Marie Le Pen, il continue, si on veut bien y réfléchir, à faire de la propagande marxiste.
En effet, affirmer que Marx serait lepéniste, ce n’est pas autre chose qu’un artifice de dialectique marxiste consistant à marxiser Le Pen ! Bravo camarade Soral !

Encore une fois, j’aurais pu mépriser, me contenter de penser que l’important c’était que Le Pen ne devienne pas marxiste et qu’il n’y a pas fondamentalement de danger pour cela, je le sais bien.

Mais l’évidence, c’est que pareille affirmation -ô certes pas déterminante pour l’avenir de l’humanité, prend néanmoins place dans une propagande toujours recommencée d’admiration pour Marx et de légitimation du marxisme qui nourrit sans cesse, sous différents masques, une subversion fondamentale dont la technique des dialecticiens consiste à détourner bien des causes et des valeurs à son usage.

Je ne doute pas un seul instant que Le Pen se contrefiche absolument des propos de Soral. Verba volent. Mais, je le connais. Après tout se dit-il, si l’on fait voter Karl Marx en ma faveur, c’est toujours bon à prendre. On a déjà tellement fait voter les morts !

Le malheur c’est que la charogne de ce mort là, avec celle de son fils « spirituel » Lénine, n’en finit pas d’empester.

Car Karl Marx (Soral le sait bien!) ne pensait pas, n’agissait pas, vraiment pas, pour la cause des pauvres.

Son ami Engels, proclamait : « Dans le prolétariat, ce qui nous intéresse, ce n’est pas qu’il est pauvre, c’est qu’il est une force ».

Et au bureau politique du parti communiste cher à Soral, le redoutable Jacques Duclos sous son air jovial, notait dans son célèbre cahier :
« problème : ouvriers parisiens de la métallurgie trop payés » !
Cela rendait en effet plus difficile la mobilisation communiste de Billancourt.

C’est cela le marxisme : l’utilisation cynique, odieuse, des pauvres pour la manœuvre révolutionnaire, pour une révolution sans morale, sans valeur, sans finalité autre que le pouvoir pour le pouvoir ; cette « révolution grande dévoreuse d’hommes » comme le disait l’ignoble Trotski faisant fusiller les marins de Cronstadt et n’imaginant pas qu’il serait lui aussi- et tant mieux – dévoré, son crâne de grand exterminateur fendu par un coup de piolet stalinien asséné par son secrétaire de toute confiance…

Mais camarade Soral, monsieur Le Pen, puisque l’occasion nous en est imposée, rappelons tout de même ce qu’était ce Karl Marx, ce lepéniste du XIXème siècle. Oh bien sûr, qu’il en dit et écrit des choses, ce gros prophète à la barbe sale qui, selon tous les témoins exhalait des odeurs de mauvaise charcuterie anglaise ou germanique, et dont les furoncles pustulaient à n’en plus finir ; qui après avoir engrossé sa servante, mais très avide de respectabilité bourgeoise, demandait à Engels de reconnaître le bébé comme le sien. Sa douce épouse, il est vrai, ne badinait pas sur la morale.

Mais plus personne, ne lit aujourd’hui sa lourde philosophie, ce conglomérat de matérialisme à la Feuerbach et de dialectique hégélienne au profit d’une substitution athée du messianisme talmudique. De cette pesante pensée, tous les intellos gauchos, cocos, maos, les Glucksman, les Finkelkrat, les Lévy, ceux qui s’autoproclamèrent « les nouveaux philosophes », finirent par s’émanciper, préférant finalement « avoir raison avec Aron que tort avec Sartre ».

Alors que conserver de lui ? Son antisémitisme ? On espère que non. A sa décharge, dans la ligne voltairienne il n’était pas le seul, ils étaient presque tous antisémites à gauche, comme le rappelle Zeev Sternhell, de Chirac (Auguste) à Tridon, à Toussenel, à Proudhon, à Blanqui, aussi antisémites qu’anti chrétiens.

Marx, un « Juif de la haine de soi » ? Comme disent aujourd’hui les psychanalystes freudiens préposés à la traque de l’inconscient antisémite comme madame Roudinesco -néanmoins toujours marxiste, car les ressources de la dialectique sont inépuisables.

Etonnant Karl Marx! Dans sa jeunesse, dévot de la vierge Marie, dans sa vieillesse faisant des poèmes à Satan. Et maintenant, d’outre-tombe, par l’opération de l’esprit de Soral, devenant lepéniste !

Mais le Karl Marx le plus connu, le Karl Marx des cocos, le Karl Marx des bolchos, c’est celui du Manifeste du Parti Communiste.

C’est celui-là, sans doute, que le camarade Soral transforme en proto-lepeniste (et donc Le Pen en néo-marxiste).

Ce Marx là, que dit-il dans son texte emblématique ?

Que « la bourgeoisie est la grande classe révolutionnaire de l’histoire » mais qu’elle va devoir céder la place au prolétariat qui va l’anéantir, établir sa dictature, avant de fermer, l’histoire avec l’avènement radieux de la société sans classe du paradis communiste. Quant aux autres classes, « les classes moyennes, le petit industriel, le petit marchand, l’artisan, le paysan…elles cherchent à faire tourner à l’envers la roue de l’histoire ».

Et voici comment parle celui que l’on veut faire passer pour un petit frère des pauvres, des classes les plus démunies : « racaille en haillons, pourriture inerte des couches les plus basses de l’ancienne société ».

La haine de Karl Marx à l’égard notamment des paysans était obsessionnelle, terrifiante, satanique en effet. Elle contenait en germe l’extermination lénino- trotskiste de dizaines de millions d’hommes éliminés non pas pour ce qu’ils faisaient mais pour ce qu’ils étaient.

De même qu’Hitler exterminait les Juifs pour le seul fait qu’ils étaient juifs, les communistes exterminaient les koulaks pour le seul fait qu’ils étaient des koulaks.

Voilà ce dont, depuis des années, et des années, ont témoigné les militants de l’anti communisme, vilipendés, injuriés, persécutés, écrasés souvent mais ayant toujours pour honneur de rappeler l’immense martyrologe des plus de cent millions de morts de la logique marxiste. C’est pour eux que Jean-Marie Le Pen eut un jour le geste admirable d’une minute de silence au cœur d’une grande émission de télévision. Ce soir là, il me fit venir les larmes aux yeux.

J’aimais ce Le Pen là qui faisait remonter la voix des morts oubliés des charniers de toutes les loubianka kagebistes, des fosses communes immenses recouvertes de neige, des camps d’extermination de la presqu’île de la Kolyma et des chantiers du canal de la Mer Blanche, et de ceux des famines d’Ukraine, et de ceux expirant sous les tortures des bourreaux de Pol Pot, d’Enver Hodja et de Caucescu.

Je pense aujourd’hui à Jean-Marie Le Pen. Est-il possible que le conseiller principal qu’il a choisi puisse lui faire accepter d’en appeler ainsi à Karl Marx pour rallier les suffrages des pauvres ? Après tout lui diront certains, « il faut ratisser large », même avec un vieux râteau rouillé.

J’aurais pu bien sûr me contenter de prophétiser sans peine que la récupération de Marx ne rapportera pas une seule voix.
Mais au-delà de calculs électoralistes, mauvais de surcroît, je tenais à exprimer que c’est une mauvaise action que de participer à l’actuelle tentative de retour à l’idéologie marxiste alors que de la Chine à Cuba, le communisme toujours encore, asservit et tue.

13 commentaires:

  1. C'est sur que faire parler les morts ne veut pas dire grand-chose.

    Cependant, je ne pense pas que le "camarade Soral" voit en Le Pen un futur Staline pour la France.

    Karl Marx a été un penseur politique, dont les idées ont abouti à une catastrophe en Russie, c'est incontestable. Mais sans son concours direct cependant. Il n'est pas responsable des goulags, rien dans ses écrits ne peut laisser supposer une telle dérive.

    Passons sur l'idéologie communiste destructrice postérieure à Marx (et s'inspirant de sa pensée), et ceci sans minimiser les crimes des dirigeants russes.


    Le point intéressant de Karl Marx réside plutôt dans sa méthode sociologique d'analyse des forces qui traversent la société, et cette méthode est pertinente pour comprendre le monde, encore aujourd'hui. C'est, je pense, cette méthode d'analyse dont s'inspire Soral, et il faut bien dire, elle est pertinente sur de nombreux sujets qu'il aborde.


    Bien cordialement

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  2. Bien d'accord, il y en assez de voir tant de gens se laisser prendre au piège de cette nouvelle "diva" de la droite intellectuelle que serait le monocorde et le crypto communiste Soral. De plus, être sympathique fait partie de son métier.
    PR Asuncion

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  3. Nonobstant le fond des propos d'Alain Soral, on doit quand même pouvoir apprécier le fait qu'il s'exprime avec franchise et c'est en cela qu'il est un homme droit.

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  4. Ce Marx là, que dit-il dans son texte emblématique ?

    Que « la bourgeoisie est la grande classe révolutionnaire de l’histoire »

    Voici le tableau que nous dresse Jacques Ploncard d'Assac de la situation politique et économique vers 1860 : "L'Encyclopédie soviétique rappelle justement que Marx et Engels admettaient parfaitement la 'collaboration des communistes avec les démocrates petits bourgeois dans le cadre d'une même organisation', pourvu qu'ils n'oublient pas que 'la Révolution démocratique bourgeoise n'est qu'une étape indispensable de la lutte et non le but final'. ... Karl Marx, lui, entend exploiter les contradictions internes du système capitaliste... pour faire la Révolution et installer son parti au pouvoir" (Jacques Ploncard d'Assac, Les idées qui tuent, Société de philosophie politique, Lisbonne 1971, p. 101-104).

    La "'collaboration des communistes avec les démocrates petits bourgeois", la collusion entre la gauche et la (fausse) droite est une des causes de l'échec du retour au pouvoir des hommes authentiquement de droite, comme en 1871 (alliance des orléanistes - refusant de céder sur le drapeau tricolore - et des républicains), ou 1944.

    Le problème avec Alain Soral, c'est qu'il emploie un langage ambigü. Tournez une page et vous lisez une page nationaliste, tournez-en une autre et vous trouvez une page marxiste. Cette résurgence du marxisme au sein du Front national est inquiétante, en tous les cas, contradictoire, le marxisme étant un internationalisme.

    Il serait temps maintenant d'en finir avec le communisme. L'occasion est historique. Le Pen ne devrait pas laisser planer le doute sur cette idéologie haineuse qui a fait tant de mal à l'humanité (150 millions de morts), mais il devrait la condamner fermement comme montant les classes les unes contre les autres, les riches contre les pauvres, les ouvriers contre les patrons, semant la haine dans la Société, divisant au lieu de rassembler...., une idéologie qui n'est finalement rien d'autre qu'un Matérialisme des plus abjects, la Révolution permanente.

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  5. Magnifique, rien à enlever.

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  6. merci, encore une fois, pour la justesse de votre commentaire. Merci de rappeler à tous les coeurs patriotes qui chavirent en ce moment devant la grande gueule Soral, ce qu'il est et ce que cela représente.

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  7. Le procès du Communisme reste à faire et je suis bien d'accord avec vous sur tout sauf à un endroit. Hitler n'a jamais exterminé les juifs. Entre souhaiter la disparition ou la mort de quelqu'un et l'assassiner il y a la marge énorme de l'innocence à la culpabilité. Tous les "proto-communistes" actuels que vous citez comme Cuckierman devront être jugés aussi pour le jeu coupable qu'ils jouent au service du mensonge, et de l'asservissement à leur idéologie elle, exterminatrice ! D'accord avec vous, cela fait bien trop de communistes dans l'entourage de LE PEN et en plus, il nomme des communistes comme Secrétaires départementaux : DUSSART dans les Landes ! LMDM

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  8. L'on m'a toujours dit que pour manger avec le diable il fallait une très longue cuillère, et je pense qu'introduire une personnalité comme monsieur Soral dans son parti est tout de même un peu irresponsable. Car tout un chacun étudiant les méthodes des marxistes connait les dangers de contamination. Tout le monde n'est pas Obélix. Monsieur Le pen le premier. Je ne suis pas une amie de trente ans de monsieur Le Pen alors permettez moi d'être très méfiante pour l'avenir. Et encore plus si monsieur Le Pen arrivait au pouvoir. Que vous soyez convaincu que monsieur Le Pen ne peut être contaminé, si cela peut vous permettre de dormir j'en suis fort aise. Vous savez très bien que tout le monde n'est pas capable de se proteger.
    Pour moi cette introduction restée secrete pendant six long mois est dommageable.
    Et cette action je le redis ne peut qu'entamer très fortement la confiance envers le Pen de gens connaissant un peu les méthodes des communistes.

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  9. Comment vous en vouloir de ne pas nous avoir publié?
    Et pourtant si vous saviez le nombre de fidèles que vous comptez dans notre collectif...
    Bonne continuation quand même et bravo pour vos analyses toujours pertinentes.
    Nous ne vous gèneront plus, car nous savons que vous devez maintenir l'équilibre. Nous, nous n'y croyons plus et nous avons opté pour l'action. Ne rien dire eut été encore pire que cette action forcément de "réprouvés". Mais nous savons que le résultat de l'élection nous donnera raison.
    Salutations

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  10. Et Zinoviev et Kamenev ils seraient lepeniste aujourd'hui, Soral ?

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  11. La derive du fn est inquietante,Soral ,l'infame Dieudonné,les declarations de M Le Pen sur le 11 septembre !!ce parti devient trop pro-musulmans ,comme catholique je ne m'y retrouve pas.Il ne manque plus que M E Nabe pour que la famille soit au complet.

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  12. patience patience le Congrès d'automne 2007 arrive les amis, et nos pros et antis aurons tout le loisir de se déchirer et de se détruire pour les places. Nous reviendrons à 0.74%...? nous serons à nouveau militants!

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  13. Pour mon premier "post" sur
    Quebec-Politique, je me suis permis
    de copier-coller votre article.
    http://www.quebec-politique.com/index/post-126419.html#126419

    Tout pour pourfendre la racaille trotsko...votre article est la perfection même,

    Felicitation!

    CaptnMorgan/Hotspur666

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